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Pourquoi y a-t-il si peu d'artistes africains sur les scènes françaises ?
Les musiciens du continent ont bien du mal à obtenir un visa pour se produire en France.
Lorsque les artistes africains projettent un concert en France, ils ne s’inquiètent pas de faire salle comble ni des répétitions à venir. C’est l’obtention du visa qui est au cœur de leurs appréhensions, rapporte Afrik.com.
En effet, si les scènes françaises accueillent si peu de musiciens africains, c’est bien souvent parce qu’ils ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire, explique le site. Seuls les artistes les plus célèbres d’Afrique, bénéficiant d’une renommée internationale, peuvent obtenir un visa sans inquiétude.
Selon les chiffres d'Afrik.com, en 2012, la France a délivré 5.222 visas sur 6.068 demandes émanant d’artistes. Soit un taux de refus de 14% sous la présidence de François Hollande… contre 12% pendant celle de Nicolas Sarkozy, ajoute Afrik.
Le Staff Mbongwana International, composé d’anciens membres du Staff Benda Bilili, en a récemment fait l’amère expérience, rapporte Street Press. Le groupe avait prévu deux dates en France en juillet 2013, mais cinq jours avant le premier concert, le couperet tombe: quatre des sept membres du groupes n’obtiennent pas leur visa. Pour le producteur, interrogé par Street Press, c’est une perte de 20.000 euros, mais aussi «des mois de travail foutus en l’air et surtout beaucoup d’espoir».
Les autorités françaises craignent que les artistes profitent de leur visa temporaire pour séjourner indéfiniment dans l’Hexagone. Mais sans pouvoir se produire en France ni sur des scènes internationales, les artistes africains demeurent confinés à une renommée locale et auront d’autant plus de difficulté à obtenir un visa par la suite, affirme Street Press.
Lors du 14e sommet de la Francophonie en octobre 2012, au Congo-Kinshasa, François Hollande promettait pourtant des «multiplier les échanges dans l’espace francophone» et de faire en sorte que «les artistes puissent également être accueillis partout dans l’espace francophone», conclut Afrik.
Lu sur Afrik et Street Press