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Un journaliste marocain inculpé pour incitation au terrorisme
Le patron du site d'information Lakome sera jugé pour apologie du terrorisme.
De lourdes charges contre Ali Anouzla. Le journaliste marocain est présenté au juge d’instruction le 24 septembre 2013. Plusieurs chefs d’inculpation sont retenus, rapporte l’AFP: «apologie» du terrorisme, «assistance matérielle» et «incitation à l’exécution d’actes terroristes», selon un communiqué du procureur général du roi.
Le directeur de la section arabophone du site d’information Lakome a été arrêté le 17 septembre pour avoir publié un lien pointant vers une vidéo mise en ligne par Aqmi. Diffusée sur le site du quotidien El País, cette vidéo de 40 minutes intitulée «Maroc: le royaume de la corruption et du despotisme» appelle au djihad et attaque violemment la personne du roi Mohammed VI.
Les autorités marocaines ont également annoncé leur intention de poursuivre le quotidien espagnol, ajoute l’AFP.
Le royaume reproche à Ali Anouzla d’avoir offert une «tribune» à Aqmi. Mais la rédaction se défend en rappelant que ses versions arabophone et francophone «ont précisé dès le départ qu'il s'agit d'une vidéo de propagande et ne prennent à aucun moment partie pour les terroristes d'Aqmi».
Désormais, «l’enquête va se poursuivre dans le cadre de la loi antiterroriste», a précisé l’avocate d’Anouzla, Naïma Guellaf, interrogée par l’AFP.
Maintenu en garde à vue depuis une semaine dans les locaux de la brigade de la police judiciaire à Casablanca, Ali Anouzla a été transféré à la prison de Salé, où sont détenues les personnes accusées de terrorisme, explique l’AFP.
Cet événement a provoqué la mobilisation des autres médias marocains et des organisations internationales. L’écrivain Driss Ksikes signe une tribune intitulée «A quoi sert un bon journaliste au Maroc?», tandis que Reporters Sans Frontières et Human Rights Watch dénoncent l’arrestation de ce journaliste «connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir marocain», conclut l’AFP.
Lu sur AFP