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Elles sont encore nombreuses à ne pas pouvoir travailler sans l'autorisation de leur mari
Un rapport de la Banque mondiale révèle que le continent est à la traîne dans la lutte contre les inégalités liées au genre.
«De nombreux pays évoluent progressivement vers l’éradication des discriminations fondées sur le sexe, mais il est possible de faire mieux».
C’est la conclusion tirée d’un rapport de la Banque Mondiale paru le 24 septembre 2013.
Intitulée «Les Femmes, l’entreprise et le droit: lever les obstacles au renforcement de l’égalité hommes-femmes», cette étude porte sur les inégalités économiques et juridiques entre les sexes dans 143 pays
Les nations africaines sont, comme d’habitude, pointées du doigt malgré la relance du Protocole de Maputo en 2011. Quinze Etats n’autorisent pas les femmes à travailler sans l’accord de leur mari, révèle le rapport. En dehors de la Bolivie et de quelques pays arabes (Iran, Syrie, Jordanie), les autres se situent sur le continent: le Gabon, le Soudan, la RDC, le Cameroun, le Niger, le Nigeria, le Togo, la Guinée, le Swaziland…
Au total, 1,6 milliard de femmes vivent dans des pays qui les empêchent d’accéder à l’emploi, résume l’étude. En Guinée, si l’homme s’oppose à ce que son épouse entre dans la vie active, elle doit saisir les tribunaux pour faire annuler cette décision.
D’autre part, dans 29 pays, dont une majorité se situe en Afrique, la loi fait systématiquement des hommes les «chefs de familles», ajoute le document de la Banque mondiale. Outre les Etats déjà cités, on compte aussi Madagascar, le Yémen, le Sénégal, la Centrafrique, la Mauritanie… C’est donc l’époux qui prend les décisions concernant le lieu de vie, les finances du couple et les procédures officielles, explique le compte rendu.
Quelques progrès
Le bilan offre cependant quelques bonnes nouvelles pour le continent. Entre 1960 et 2010, les restrictions aux droits des femmes ont été réduites de moitié en Afrique subsaharienne même si l’Afrique du Nord présente une performance beaucoup plus faible, précise le rapport.
Sur les deux dernières années, 44 pays ont adopté un changement de législation qui marque une avancée pour la parité hommes-femmes, indique l’étude. Le nouveau Code de la famille ivoirien permet aux femmes de travailler sans l’accord de leur mari depuis 2013 et il en est de même pour le Mali, selon les données de la Banque Mondiale. Au Botswana, fin 2012, les femmes gagnent enfin le droit d’hériter après une âpre bataille juridique.
Lu sur Banque mondiale