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Violences faites aux femmes: la colère sourde des Sénégalaises
Un plan d'action pour en finir avec les violences liées au genre vient d'être dévoilé.
Aminata Touré tape du poing sur la table: les violences faites aux femmes, c'est fini! Lors d’un atelier sur la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre, organisé le 19 septembre à Dakar, le nouveau Premier ministre sénégalais a rappelé l’engagement du gouvernement à punir les actes de violence envers les femmes, rapporte le journal Sud Quotidien.
«Mimi» Touré affirme qu’elle ne tolérera «aucune forme de violence à l'égard des femmes quel qu'en soit la cause, le mobile». Interrogée par le site, elle prévient que «la loi s'appliquera dans toute sa rigueur à tous les auteurs de violences exercés à l'encontre des femmes et des filles».
En effet, le Sénégal entend adopter les «procédures opérationnelles standard» (POS), élaborées par ONU-Femmes, l’Unfpa, l’Unicef et plusieurs autres ONG et présentées par Aminata Touré ce 19 septembre. Ces POS veulent proposer une action appropriée portant tant sur la prévention que sur la répression des violences basées sur le genre.
Ce nouveau processus répartit le rôle et les responsabilités des différents acteurs (organismes communautaires de femmes, services sanitaires, secteur juridique), énumère le site: signalement des victimes, accueil, orientation, prise en charge médico-sociale, réhabilitation…
De plus, les POS garantissent la sécurité et la confidentialité des informations rapportées par les victimes. D’après Sud Quotidien, il s’agit d’un grand pas dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Lors de cette présentation, Sidiki Kaba, le garde de Sceaux a apporté une autre bonne nouvelle. Le pays a mis en place un nouveau dispositif des procédures pénales qui repousse le délai de prescription à la majorité de la femme. Les femmes victimes de viol pendant leur enfance, et qui n’ont pas osé porter plainte au moment des faits, pourront désormais aller en justice à l’âge adulte, précise le site.
«Il s'agit là de mettre le dispositif judiciaire au service des femmes», insiste le ministre de la Justice, pour éviter qu’elles ne subissent une «double peine» entre le traumatisme du viol et l’incompréhension des tribunaux.
Lu sur Sud Quotidien