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Des mangas avec des histoires 100% algériennes
Les Algériens ont leur propre production de mangas. Les auteurs de ces BD sont invités dans plusieurs festivals.
«Manga algérien»: un oxymore? C'est certainement une faute de frappe. Détrompez-vous. Le Japon et l'Algérie n'ont certes pas beaucoup de choses en commun. Mais ces bandes dessinées venues d'Asie y connaissent un grand succès. On les nomme les mangas DZ (DZ pour Djazaïr, Algérie en langue arabe).
Il suffit de remplacer les gigantesques villes japonaises par la casbah d'Alger. Comme le rappelle le site de la radio RTL qui consacre un reportage à ce phénomène, les mangas renvoient au quotidien des algériens. La clé du succès.
Diffusées en arabe, français et bientôt en langues berbère, les bandes dessinées sont un produit «100% algérien», se targue Kamal Bahloul, représentant Z-Link, première maison d'édition de ce type d’œuvre en Algérie.«Nous tirons 3.000 exemplaires par titre. En 2008, 40% du tirage était écoulé contre 70% aujourd'hui.»
Comment expliquer un tel engouement? Les mangas racontent avant tout des histoires typiquement algériennes dans lesquels les Algériens peuvent se retrouver. Des mangas japonais n'auraient certainement pas eu le même succès. «Les DZ mangas touchent à tout.» Il n'y a pas que les histoires qui sont algériennes, les dessins aussi. Pour marquer une rupture avec le graphisme japonais, des auteurs tentent d'«algérianiser» leur coup de crayon.
A défaut de vivre correctement de leur passion, les auteurs de mangas algériens sont souvent invités dans les festivals de BD, dont celui d'Angoulême en 2013. Consécration suprême, le musée international du manga de Kyoto a présenté des oeuvres algériennes au Japon.
Lu sur RTL