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Ferme piscicole à Lira, Ouganda, 2007 / REUTERS
Ferme piscicole à Lira, Ouganda, 2007 / REUTERS

Grow2Feed, la ferme piscicole qui nourrit les Libériens séropositifs

Cette coopérative a permis aux personnes atteintes du VIH de rester intégrés dans la société.

S'alimenter correctement coûte cher au Liberia. Dépendants de l'agriculture vivrière, les habitants se nourrissent principalement des légumes qu’ils font pousser et de riz. Les protéines —viande et poisson— sont des produits de luxe, difficiles à acquérir.

Pourtant, elles constituent un apport nutritionnel essentiel, notamment pour les personnes séropositives, qui doivent assimiler davantage de protéines lorsqu’elles sont sous traitements antirétroviraux.

La ferme piscicole Grow2Feed propose du poisson à moindre coût aux malades atteints du VIH et leur permet de s’intégrer davantage à la société. The Guardian revient sur les origines de cette initiative, première du genre au Liberia.

Diagnostiquée séropositive en 1992, Pate Chon, fondatrice de l’ONG Shalom, a l’idée d’établir une ferme piscicole après avoir vu un documentaire sur l’aquaculture en Thaïlande. Elle s’allie à John Sheehy, directeur d’un cabinet de conseil et «philanthrope stratégique», selon The Guardian. Ensemble, ils bâtissent la coopérative Growd2Feed, au nord-est de Monrovia, capitale du pays.

L’idée est de garantir aux personnes séropositives un accès durable à une source de protéine mais aussi de leur assurer un emploi et un revenu, explique The Guardian. L’établissement possède 12 bassins, qui peuvent contenir chacun 5.000 poissons. Au total, plus de 200.000 poissons sont livrés chaque année aux 1.200 malades du VIH qui ont rejoint la coopérative, d’après l’article.

Le fonctionnement de la ferme est optimisé: les déchets des bassins sont collectés pour arroser les récoltes maraîchères, indique le site. Les membres de la coopérative travaillent à entretenir les cultures et reçoivent en retour salaire et dose de poisson, qu’ils peuvent manger ou revendre au marché, d’après le journal britannique. 

«La pisciculture donne aux séropositifs un moyen de se réinsérer dans la société; maintenant ils commercent avec les gens du marché chaque semaine», se réjouit Pate Chone.

Selon John Sheehy, interrogé par The Guardian, sa ferme est la première à opérer en faveur des malades du sida. Le gouvernement libérien s’intéresse à son action et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) projette de soutenir l’enseignement de l’aquaculture à l’université du Liberia, ajoute l’article.

John Sheehy espère reproduire le modèle de Grow2Feed à travers tout le pays et même la région. Il a déjà reçu des propositions du Nigeria et de la Sierra Leone, affirme-t-il. D’après lui, ce mode d’élevage est promis à un bel avenir en Afrique.

Lu sur The Guardian

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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