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Costa-Rica ,mon amour…ma Tunisie
En cette Journée internationale de la démocratie, le 15 septembre, je me sens tout plein
de passion pour un petit pays qui, à sa manière, est un vibrant hommage à la démocratie et qui fête aujourd'hui son indépendance : c'est le Costa Rica, qui est sans doute l'une des plus anciennes démocraties américaines !
Pourquoi cette passion ? Sûrement parce que le Costa Rica est un pays d'amour et de poésie et que je me considère ou que veux être un poète de l'amour et un amoureux de la poésie ! Assurément aussi parce que la Côte Riche, de la signification de son nom, est aussi un superbe lieu de beauté, crois-je savoir, et que je suis un incorruptible admirateur de la beauté.
Imaginez un si petit pays qui organise annuellement un Festival mondial de la poésie pour y faire lire les poèmes de dizaines de pays dans toutes les villes de la Côte : à chaque fois, les textes sont lus dans leur langue d'origine et repris dans la langue espagnole ! Les participants sont ensuite conviés à une féérique escapade dans la forêt.
Mais, par ailleurs, je dois sentir le Costa Rica si proche de mon c½ur parce que quelque part, je dois lui trouver des points communs avec ma patrie, ma chère Tunisie !
Vous connaissez la devise de Costa Rica ? C'est tout simplement un souhait qui a valeur d'espoir et de projet, d'ambition inébranlable : « Que vivent pour toujours le travail et la paix ! ». Tout le Costa Rica est là. Pourtant longtemps, j'ai cru que ma toute aussi relative petite Tunisie (Le Costa Rica est presque à 40% moins étendu et moins peuplé que la Tunisie) est dans le même esprit et dans la même mouvance ! Hélas, j'ose à peine me réveiller de ma grande illusion, et c'est pour cela peut-être, mais pas seulement, que je me rabats sur l'amour de Costa Rica.
Curieusement, c'est un pays qui est souvent surnommé « la Suisse de l'Amérique Centrale », tout comme la Tunisie a fait figure, pendant longtemps, de « la Suisse de l'Afrique et de la Méditerranée » ! Il paraît que les trois secteurs privilégiés dans ce pays sont l'éducation ( l’enseignement est obligatoire et gratuit depuis 1869 ), la santé et l'environnement, certainement que la culture est donc au centre de ces trois secteurs, au vu de la place qu'elle prend auprès des citoyens et des institutions ! Cela me rappelle une certaine « Tunisie », d'un siècle au moins ; j'y pense alors et je me remets à rêver.
Dois-je tout simplement croire que, toute proportion gardée, ma Tunisie passe par une épreuve légèrement semblable à celle du Costa Rica en 1949 ? En tout cas, j'ai la ferme conviction que Bourguiba a laborieusement pioché dans le jardin costaricien ; nos politiques actuels sauront-ils s'en souvenir ? L'avenir nous le dira et un jour ou l'autre, cet avenir d'aujourd'hui sera forcément comparé à son passé.
En attendant, essayons de méditer ensemble cette traduction française de l'hymne national costaricien, tout en pensant qu'il est le seul au monde à avoir été écrit par un anarchiste, José Maria Zeledón Brenes : un intellectuel, homme politique anarchiste et poète.
Et, tenez-vous bien, il a été écrit l'année de naissance de Bourguiba, en 1903. Mais ce n'est là qu'un hasard... Objectif, peut-être !
« Noble Patrie !
Ton magnifique drapeau
Nous offre l'expression de ta vigueur :
Sous l'azur limpide de tes cieux
Repose la paix immaculée et pure.
Par la lutte acharnée du travail fécond
Qui empourpre le visage de l'homme
Pourtant simples laboureurs, un prestige éternel
Soit Bénie, oh Terre bienveillante !
Soit bénie, oh mère aimante !
Tes fils ont conquis,
L'estime et l'honneur.
Si quelqu'un prétend
Salir ta postérité
Tu verras ta population
Courageuse et virile
D'un simple outil
S'en faire une arme.
Soit bénie, oh Patrie !
Ta Terre miraculeuse
Nous procure nourriture et douce protection.
Sous l'azur limpide de tes cieux,
Que vivent à jamais le travail et la paix ! »
Mansour M'henni
( Broderie sentimentale sur un article de Wikipédia )