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©Homosexuality is Halal
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Les homosexuels algériens veulent sortir du placard

Ce jeudi 10 octobre, se tient la septième journée nationale des LGBT algériens (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels).Publié sur Facebook, un manifeste pour la dépénalisation de l'homosexualité a provoqué des remous en Algérie.

Zak Ostmane s’est fait quelques ennemis en Algérie. Ce laïc et homosexuel revendiqué, qui se définit comme «irreligieux» sur sa page Facebook a posté le 4 septembre sur le réseau social un manifeste pour la dépénalisation de l’homosexualité, rapporte le blog Le Maghreb dans tous ses Etats.

Blogueur et journaliste, Zak Ostmane a pris pour pseudo le nom de sa mère «pour lui rendre hommage». Cet Algérois de 31 ans a la rébellion dans le sang, souligne le billet. Sa tribune égratine tous les pans de la société algérienne.

Ce court texte dénonce l’homophobie des islamistes et s’insurge contre «la République algérienne des frères alligators». Il rappelle que selon l’article 338 du code pénal, l’homosexualité est toujours considérée comme un crime en Algérie et punie d’emprisonnement et d’amende.

Mais le blogueur n’épargne pas non plus «la presse algérienne, les intellectuels, les écrivains et les artistes de ce pays», à qui il reproche leur «silence complice et assassin». «Durant la décennie noire, beaucoup d'homos ont été assassinés et cela a été passé sous silence», renchérit Zak Ostmane.

Un vent de liberté

Son message fait très vite le tour des réseaux sociaux. Il est ensuite relayé par le site Algérie Focus. L’auteur a droit à de nombreux commentaires insultants sur Facebook, mais reçoit aussi le soutien de plusieurs personnalités influentes du Maghreb, et notamment des femmes, précise le blog: la bloggeuse tunisienne Lina Ben Mhenni, l’auteure et militante féministe algérienne Wassyla Tamzali ou encore la réalisatrice franco-tunisienne Nadia El Fani.

Les printemps arabes semblent avoir libéré la parole sur ce fait de société, affirme Wassyla Tamzali, interrogée par le site. L’initiative de Zak Ostmane n’est que la dernière en date d’une série d’actions à travers toute l’Afrique: au Maroc, en Côte d’Ivoire, au CamerounLes musulmans homosexuels osent enfin sortir du placard, se réjouit le blog.

«Zak pose le problème de la discrimination et de la tolérance, il est représentatif d'une génération de jeunes qui est en train de construire une liberté, même sans repère. Et en ce moment, il souffle une petite brise de printemps à Alger», conclut Wassyla Tamzali.

Après le printemps arabe, le printemps arc-en-ciel semble se dessiner.

Lu sur Le Maghreb dans tous ses Etats

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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