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Sénégal: la revanche de
Nommée Premier ministre, le 1er septembre, par un président de la République se réclamant du « libéralisme », Aminata Touré a longtemps rêvé du « grand soir ». Aujourd'hui, elle donne le sentiment d'avoir changé. Renonciation aux idéaux de jeunesse ? Fléchissement stratégique ? Compromis historique avec le « grand capital » ? Retour sur le parcours atypique d'une ex-militante révolutionnaire à l'épreuve du pouvoir. Ses amies de trente ans tressent des lauriers à Aminata Touré, deuxième Sénégalaise chef de gouvernement de l'histoire, après le bref passage à ce poste de Mame Madior Boye, du 3 mars 2001 au 4 novembre 2002, sous la présidence d'Abdoulaye Wade (2000-2012). Elles la couvrent d'éloges tout en requérant, curieusement, l'anonymat. Pudeur ? Crainte de voir leur propos déformé par le journaliste ? Un peu des deux ? « Elle a toujours été idéaliste, brillante, travailleuse, perfectionniste et honnête », lâche une diplomate. « Elle est intelligente, bosseuse, accrocheuse. C'est injuste de vouloir en faire une dame de fer. Elle incarne plutôt une forme de fermeté dans un gant de velours », ajoute une orthodontiste en vue de Dakar. « Elle est nationaliste dans l'âme », renchérit une universitaire. « Elle n'a pas hésité à démissionner des Nations unies pour se mettre au service de son pays. Elle est promise à une grande carrière politique. Elle en a l'intelligence, l'étoffe et la carapace… «
RFI