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Viva Riva, quand le cinéma congolais ose filmer le sexe (VIDEO)

Imaginez un film digne d’un thriller tout droit sorti des sociétés de production américaines d’Hollywood. Des scènes bien rythmées, des images d’une qualité irréprochable, des acteurs au talent prometteur.

Imaginez aussi un polar avec des histoires de violence et de crimes, de trafic en tout genre et de règlement de comptes, mais aussi avec des scènes de sexe pour le moins torrides.

Dites-vous enfin que tout cela a été entièrement tourné à Kinshasa, en République démocratique du Congo, avec des acteurs kinois non-professionnels et par un jeune réalisateur Congolais, Djo Tunda Wa Munga. Vous obtenez alors, Viva Riva.

Le public français découvre le film avec curiosité et une pointe d'excitation, comme l'indique le quotidien Le Monde. Viva Riva est projeté dans les salles françaises depuis le 18 avril.

Viva Riva, c’est l’histoire de Riva, un jeune dandy rêveur, plein aux as et qui rentre au pays après 10 ans d’absence. Il rêve de devenir le nouveau maître de la nuit à Kinshasa. Ce qui, bien entendu, va provoquer des jalousies, des crimes, des passions et bien d’autres folies dans la capitale congolaise, où les barons de la nuit déjà présents, sont tout sauf des enfants de chœur.

Ce qui fait écrire au quotidien belge Le soir, qu'il s'agit du «Slumdog Millionnaire africain»


IPS Africa précise que le film, tourné à la fois comme un polar et comme un road-movie, en français et en lingala (la langue la plus parlée au Congo), dévoile Kinshasa et toutes les histoires qui ont jalonné le Congo démocratique depuis la fin des années 90, par exemple, la pénurie de carburant en 2000.

«Viva Riva reflète un pays à la dérive, une société où la misère sociale se fait ressentir et dans laquelle la population est confrontée sans cesse à des conflits sociaux, à la corruption et à un capitalisme brutal où l’argent semble être au cœur de tout laissant derrière lui une pauvreté et une misère noire toujours plus importante», explique le réalisateur Djo Tunda Wa Munga.

Au-delà de la thématique, l’une des particularités de Viva Riva réside dans l’esthétique choisie par le réalisateur.

Le jeune cinéaste congolais n’hésite pas à filmer des scènes de sexualité sans tabou. Ce qui, rappelle l’agence IPS, est une grande première en Afrique, où le sexe reste encore un non-dit dans de nombreuses familles. Et c’est d’ailleurs peut-être ce qui explique que le film ne soit pas encore diffusé en RDC.

Mais Djo Tunda Wa Munga ne veut pas se laisser décourager. Tout le mois de septembre, Viva Riva sera projeté à plusieurs endroits à Kinshasa, en même temps qu’il sera découvert par le public africain et européen.

En mars 2011 déjà, le long-métrage a décroché le prix du meilleur film africain de l’année lors de l’African Movie Academy Awards au Nigeria. C’est le tout premier film congolais produit depuis 20 ans, depuis La vie est belle de Mweze Ngangura et Benoît Lamy, resté très populaire depuis lors. Autant dire que, vu les ingrédients qu’il contient, Viva Riva a de beaux jours devant lui.

Lu sur IPS Africa, Le soir, Le Monde

 

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