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Coup de gueule : Le chemin de croix des clients de certaines banques de la place
La prolifération des banques ces dernières années devait en principe profiter au consommateur étant donné que l'acquisition de capitaux pour faire face aux besoins primaires s'impose à tous. Si ces institutions financières apparaissent de nos jours incontournables pour tout travailleur, le professionnalisme de certaines d'entre elles laissent à désirer.
Tandis que certaines banques tentent de travailler dans la transparence, d'autres banques se posent en véritables hors la loi face à leurs clients abusant ainsi de leur faiblesse et de leur ignorance des textes. Cet abus semble même devenir la règle étant donné l'absence d'institutions étatiques d'encadrement de ces clients et s'opère depuis l'entrée à l'école de formation comme élève fonctionnaire en passant par la période du Service National pour le Développement (SND) à la titularisation de l'agent.
L'acharnement malveillant sur les stagiaires et SND
Il est vraiment appréciable que les élèves fonctionnaires aient la possibilité aujourd'hui de bénéficier de prêt bancaire. Les lauréats des concours directs de la fonction publique ont des besoins de logement, de restauration et de transport et la nouvelle opportunité de bénéficier d'un prêt à la consommation est un soulagement pour ceux qui changent de localité. Seulement, les règles du jeu ne sont pas toujours démocratiques. Ces élèves fonctionnaires ont le statut de stagiaire et ce statut les exonère de certaines obligations. Les frais de gestion et AGIOS sont en principes soumis à un régime différent de ceux qui ont un salaire normal. Certaines banques respectent cette règle. D'autres par contre, en font fie.
En exemple, pendant que nous étions à l'ENAM, nous avons été approchés par une banque de la place que je nommerai « B » qui offrait des prêts pour équipement. Après avoir contracté le prêt, la banque retenait environ 3000f pour les AGIOS ; nous apprîmes par nos camarades d'autres Banques que le stagiaire bénéficiait d'une réduction sur ces frais. Nous demandâmes à la banque de nous mettre sous ce régime et de nous restituer les sommes indument perçues. Pour les AGIOS, ladite banque nous proposa de signer un nouveau contrat mais pour les sommes indûment perçues elle nous fit savoir que c'était irrécupérable. Cette banque s'est donc enrichie sans cause sur nos pauvres pécules. Tandis que certaines banques ne coupent pas pendant le SND et observe un différé, la dite banque coupe ses 1/3 plus les AGIOS et frais de l'alerte SMS dans le pécule de 30.000f du SND. Le comble c'est qu'elle impose la durée et le montant de sorte que les échéances couvrent toute la période de la formation et vont au-delà de la période du SND.
L'imposition des produits de la banque
Tout prêt bancaire est censé être le fruit d'une négociation. Ces négociations se portent en principe sur le montant et la durée, le taux d'intérêt, les options sur les moyens de paiement (carte bancaire, chéquier ...), le montant de l'indemnité ou pénalité en cas de rachat, l'alerte SMS etc.
Rares sont les banques qui font des négociations avec leur client. En tout cas la banque « B » nous avais tout imposé et continue d'imposer ces produits aux clients qui ignorent la règlementation. Elle nous avait imposé carte bancaire, chéquier, alerte SMS, taux d'intérêt et même le montant et la durée du prêt. Rien n'était négociable et elle continue de le faire avec les nouveaux élèves fonctionnaires. Ça c'est du pur gangstérisme.
En outre certaines coupures apparaissent sans justification et il est impossible d'avoir une explication auprès de certains chefs d'agence de la dite Banque. Dans cette banque, le client n'est pas roi mais un misérable. Aucune qualité de management. Pourtant le client a le droit de connaitre l'origine des opérations effectuées sur son compte.
Le gâteau sur la cerise est la rétention du client. La banque « B » use de toutes les tentatives pour intimider tout client qui souhaite partir. Or le contrat de domiciliation bancaire est un contrat avec droit de résiliation. Le client peut donc clôturer son compte à tout moment en remboursant les frais et échéances dues. Les manouvres de cette banque vont de l'exagération des frais de clôture au refus pure et simple de recevoir le client. Un client qui demande à partir peut attendre 4 mois avant de voir sa demande traitée.
Il appartient à l'Etat et aux organismes de défense des droits de l'homme de prendre leur responsabilité. La misère sévit au sein de la population et ces pratiques ne sont pas favorables à un climat de paix. Qu'ils interviennent pour assainir les rapports entre les banques qui sont des avisées, des professionnelles et les clients qui sont des profanes, des faibles. A l'image de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) il importe que la transparence dans les contrats bancaires soit vue de prêt.
Fabrice SAWADOGO