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Ethiopie - Des journalistes inculpés de terrorisme
Dans l'Ogaden, une région d'Ethiopie, la liberté d’expression est rudement mise à mal.
Dans un article du 9 septembre, All Africa rapportait une décision de la Haute Cour de justice qui, mardi, a inculpé de terrorisme quatre journalistes indépendants ainsi qu'un blogueur.
Parmi les journalistes, on trouve deux Suédois, Johan Persson et Martin Schibbye. Partis effectuer un reportage sur les séparatistes armés du Front national de libération de l’Ogaden (FNLO), les deux hommes ont été appréhendés dans l’est de l’Ethiopie, au mois de juillet.
En l’absence de leurs avocats, ils ont alors été inculpés de «terrorisme et de violation des lois sur l’immigration». Pour Shimelis Kemal, porte-parole du gouvernement éthiopien, les journalistes sont «entrés dans le pays avec des terroristes», à savoir les membres du FNLO.
Les deux autres journalistes inculpés sont éthiopiens. Woubshet Taye, rédacteur en chef adjoint du principal hebdomadaire indépendant éthiopien Awramba Times, et Reeyot Alemu, chroniqueuse de l’hebdomadaire Feteh. Enfin, le blogueur Elias Kifle, rédacteur en chef du site d’information Ethiopian Review, a lui aussi été accusé de terrorisme.
Le Comité pour la protection des journalistes a réprouvé ces décisions de justice. Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ, s’est montré très ferme:
«Nous condamnons le recours par l’Ethiopie à une loi draconienne contre le terrorisme, une loi extrêmement sévère réprimant tout reportage indépendant sur des entités désignées comme terroristes par Addis-Abeba, y compris un parti d’opposition et des groupes armés rebelles.»
Et d’ajouter:
«Le gouvernement éthiopien peut ne pas aimer les journalistes s’adressant à des groupes qu’il considère comme des organisations terroristes, mais il faut qu’ils fassent leur travail. Les autorités éthiopiennes doivent immédiatement abandonner ces chefs d’inculpations ridicules et libérer nos confrères.»
En 1984, le FNLO a débuté une insurrection dans la région de l’Ogaden. Depuis, il est très compliqué pour les journalistes de faire convenablement leur métier, le gouvernement éthiopien ayant bloqué l’accès à la zone aux médias indépendants. En juin 2010, la journaliste américaine Heather Murdock avait été expulsée du pays.
Lu sur Afrik.com
