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Libye - La «kleptocratie» de Khadafi
Si le Colonel Khadafi sait comment traiter ses ennemis, il sait surtout comment garder ses amis. D’après un article paru le 9 février 2011 dans le quotidien espagnol El Pais, des diplomates américains dénoncent les «traitements de faveur» du dirigeant vis-à-vis de ses alliés.
«La Libye est une kleptocratie dans laquelle le régime, que ce soit la famille de Khadafi ou ses alliés politiques proches, a un intérêt direct dans chaque chose qui mérite d’être vendue ou achetée», écrivait en janvier 2009 Gene Cretz, ambassadeur des Etats-Unis à Tripoli.
Face aux diplomates étrangers, le colonel aime à se présenter comme un «visionnaire politique débarrassé des inquiétudes quotidiennes». Ce qui ne l’empêche pas d’avoir le nez dans tous les contrats qui transitent par le pays. Un des câbles révélé par WikiLeaks rapporte qu’il «supervise tous les contrats de plus de 200 millions de dollars (146 millions d’euros) et les autres de moins grande valeur s’ils sont conclus avec des entreprises originaires des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine, de l’Italie, de l’Egypte et de la Tunisie».
L’ubiquité de Khadafi dans son pays est facilitée par l’existence d’un organisme officiel, la Riqaba, ou «politique de la main noire» comme la surnomment les Libyens. Cette entité assure l’apparente transparence du régime puisqu’elle «tolère et encourage la corruption de la part des dirigeants avantagés par le régime, en partie pour que le colonel garde une emprise sur ceux qui lui témoignent leur fidélité politique».
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a 41 ans, Khadafi a toujours entretenu une politique ambiguë: réformes et ouverture aux capitaux étrangers d’un côté, accaparation du pouvoir et «rhétorique révolutionnaire» de l’autre.
El Pais révèle une autre note confidentielle, datée de février 2009, selon laquelle tant le «caractère volatil» que «l’ambiguïté délibérée» pratiquées Khadafi maintiennent une «marge de manœuvre tactique» pour créer une confusion permanente au sein du régime.
D’autres câbles de WikiLeaks publiés dans la presse internationale révèlent également les accrochages de l'aurocrate libyen avec les diplomaties canadienne et américaine.
Lu sur El Pais