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Evasion spectaculaire en République démocratique du Congo

Près de 1.000 détenus se sont évadés mercredi 7 septembre de la prison de Kassapa, à Lumumbashi, dans l’est de la République démocratique du Congo, après un assaut lancé par des hommes armés. Les assaillants se sont introduits dans le pénitencier pour libérer un ancien chef de milice Maï-Maï, rapporte Radio Okapi.

«Un minibus est entré dans la prison entre 10h30 et 10h40. Quand il s’est arrêté, des gens cagoulés et armés sont sortis et se sont mis toute suite à tirer sur le poste de la garde», raconte le ministre provincial de l’Intérieur, Jean-Marie Dikanga Kazadi.

Deux personnes ont été tuées au cours de la spectaculaire évasion: un militaire qui a tenté d’intervenir pour arrêter les fuyards, ainsi qu’un jeune homme venu rendre visite à un prisonnier.

Selon le ministre, ceux qui ont mené cette opération ont dû bénéficier de l’aide du personnel de l’établissement.

«Ils se sont ensuite introduits dans l'enceinte de la prison pour libérer, de manière spéciale, un certain Gédéon», explique-t-il.

Le «commandant Gédéon» avait dirigé la rébellion Maï-Maï, active dans l’Est du pays lors de la Seconde guerre du Congo, après la chute de Mobutu à la fin des années 1990.

En mars 2009, un tribunal militaire l’avait condamné à mort pour «crimes de guerre, crimes contre l'humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme», dans les territoires katangais de Mitwaba, Pweto et Manono entre 2003 et 2006.

«Les autorités nationales sont actuellement à sa recherche et ont lancé une véritable chasse à l'homme», a prévenu le porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), Madnodje Mounoubai.

Sur les 963 évadés, environ 150 ont été interceptés par la police et ramenés en prison plus tard dans la journée. Au total, 1.200 prisonniers étaient détenus dans la prison de Kassapa.

«Au-delà de l'évasion du Commandant Gédéon, qui a une dimension particulière à cause de son profil, cet incident pose la question plus générale de la sécurité des prisons dans le pays, les évasions étant récurrentes», a conclu Madnodje Mounoubai.

Lu sur Radio Okapi, Centre d'actualités de l'ONU