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Libye - L'Algérie intermédiaire d'un trafic d'armes?
Vendredi 2 septembre 2011, les rumeurs persistantes impliquant l’Algérie dans un trafic d’armes avec la Libye ont été accréditées par The Globe and Mail.
Le journal canadien a présenté des documents confidentiels confirmant que la Chine était prête à vendre pour 141,8 millions d'euros d'armes et munitions au régime de Kadhafi, lui conseillant ensuite de se faire aider par d'autres pays africains pour le transit de la commande.
Le mémo de quatre pages fait allusion à un voyage de Kadhafi à Pékin, en juillet dernier. Là-bas, le dictateur déchu a rencontré les représentants de trois fabricants d’armes: China North Industries Corp. (Norinco), la China National Precision Machinery Import & Export Corp. (CPMIC) et China XinXing Import & Export Corp.
Malgré les sanctions de l’ONU qu’elles risquaient, les sociétés chinoises ont vendu leurs stocks d’armes à la Libye et se sont engagées à en fabriquer davantage si nécessaire. Elles poussaient également le pays à «se faire livrer par des tierces parties»:
«Ces sociétés suggéraient à la Libye de finaliser leurs contrats avec l’Algérie ou l’Afrique du Sud, car ces pays avaient déjà travaillé avec la Chine», précise le document.
Certaines de ces armes étaient, d'après les mémos, déjà présentes dans les arsenaux de l’armée algérienne. Présentes sur le sol africain, elles auraient pu être transportées directement en Libye. Les gouvernements algérien et sud-africain se sont refusés à tout commentaire.
«En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu’un en Chine à l’insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées», déclarait Jiang Yu, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.
Du côté du CNT, l’affaire est prise très au sérieux. Selon Abdulrahmane Busin, un porte-parole militaire du Conseil national de transition, «il est fort possible que ces documents soient authentiques.»
D’ailleurs, pour Omar Hariri, le ministre des Affaires militaires du CNT, la Libye a même réussi à faire entrer des armes dans le pays:
«Je suis presque sur que ces armes sont arrivées et qu’elles ont été utilisées contre le peuple.»
Si les éléments du dossier sont confirmés, les relations entre le CNT et l’Algérie —qui ne le reconnaît toujours pas en tant que gouvernement légitime— devraient davantage se tendre.
Lu sur The Globe and Mail, Algérie Focus