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La croissance fulgurante des pays africains n'est pas forcément une bonne chose
Si la croissance ne va pas de pair avec un effort de développement, retour à la case départ.
Certains pays d’Afrique ont une croissance exceptionnelle et le continent est un Eldorado pour les investisseurs étrangers, répètent la Banque Mondiale et autres organismes financiers. Parmi ceux-là, on trouve la Libye avec une croissance annuelle de 11,6%, la Sierra Leone (9,6%), le Tchad (9,5%), la Côte d’Ivoire (9,3%) ou encore la République Démocratique du Congo (8,8%).
Mais le site How we made it in Africa met en garde contre les effets néfastes cachés par une croissance aussi fulgurante. Ces pays sont encore marqués par de très hauts niveaux de pauvreté et restent sous-développés par bien des aspects, tempère l’article.
En effet, la Sierra Leone, malgré des contrats d’envergures signés dans le secteur des minerais ou des diamants, a encore 70% de sa population qui vit sous le seuil de pauvreté, note le site. D’après HWMA, le pays figure dans les dix dernières places de l’Index de développement humain (IDH) établi par l’ONU, qui prend en compte le revenu national brut, l’espérance de vie, le niveau d’éducation, de pauvreté et d’inégalité.
Avec une espérance de vie inférieure à 50 ans et une faible durée de scolarisation (1,5 an), le Tchad se classe 184 sur 187, précise l’article. De même, le Mozambique a beau être recommandé par la Banque Africaine de Développement comme un pays apte à attirer les investisseurs, il chute à la 185e place de l’IDH.
Croissance ne signifie pas développement
D’autre part, souligne le site, le principal problème de ces pays est le manque de diversification dans l’activité économique. Avoir une seule source d’investissement peut se révéler dangereux, comme pour l’Angola, dont le taux de croissance est descendu à 2,4% en 2009 en raison de la chute des prix du pétrole en 2008, rappelle l’article.
La croissance repose donc sur des piliers fragiles, estime le site. Les gouvernements n’arrivent pas à réutiliser les richesses engrangées par les taxes et les impôts sur les investissements pour les réinjecter dans l’économie nationale.
Résultat? Ce sont aujourd’hui uniquement les grandes villes ou les zones proches de ressources naturelles qui profitent de la croissance accélérée de ces pays, déplore l’article. L’argent ne sert pas à améliorer les infrastructures scolaires et médicales, qui sont pourtant des fondements essentiels du développement, conclut le site.
Lu sur How we made it in Africa