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Noirs très noirs, il n'y a plus d'espoir?

Partant du présupposé que le système judiciaire américain enverrait plus souvent derrière les barreaux des criminels africains-américains plutôt que blancs —et avec des sanctions parfois plus longues et plus sévères— le site américain Good Culture aborde une autre forme de discrimination basée sur la couleur de la peau: le colorisme.

De l’anglais «colorism», il s'agit du fait de traiter différemment les personnes de couleur suivant qu’elles ont la peau plus ou moins foncée. Bien qu’on en parle encore peu, le colorisme est devenu problématique dans les tribunaux et les salles d'audience à travers les Etats-Unis.

Une récente étude intitulée «L’incidence d'une peau claire sur les peines purgées en prison par les délinquantes noires» s'est intéressée aux peines de plus de 12.000 femmes noires incarcérées en Caroline du Nord entre 1995 et 2009. Elles démontre, après avoir évalué les condamnations antérieures et/ou la gravité des crimes commis, que les femmes noires à la peau claire recevaient des peines en moyenne 12% moins longues que les femmes noires à la peau foncée.

Mais le colorisme s'applique également à l'embauche: en 2006, une étude de l’université de Georgia (Etats-Unis) a prouvé que la nuance de la couleur de peau était un facteur de décision encore plus important que les parcours et les diplômes pour les employeurs qui recrutent des Africains-Américains.

Matthew Harrison, l'auteur de cette étude —la première du genre—, a observé que les noirs à la peau claire étaient bien plus souvent choisis par les employeurs que les noirs à la peau foncée. En guise de démonstration, Matthew Harrison a éclairci, à l'aide d'un logiciel, plusieurs photos d’étudiants postulant à un emploi:

«Nos résultats indiquent que les employeurs semblent avoir une préférence pour la teinte de la peau lors de leur sélection. Peut-être à cause de l'idée répandue que les noirs à la peau claire ont plus de similitudes avec les blancs que les noirs à la peau foncée. Les blancs se sentent peut-être plus à l'aise avec des peaux claires autour d'eux.»

Lu sur Good Culture, University of Georgia