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Qui est Daniel Galvan, le pédophile espagnol qui déchire le Maroc?
Son audience au tribunal madrilène a dévoilé un passé plein d’ombres et de mensonges.
Arrêté le 5 août 2013 à Murcie, Daniel Galvan Viña comparaît mardi 6 août devant la justice espagnole. Le pédophile gracié puis «disgracié» par Mohammed VI a été envoyé en détention préventive par le tribunal de l’Audience nationale de Madrid, le juge Fernando Andreu invoquant un «risque de fuite».
Condamné à 30 ans de prison par un tribunal marocain, le «violeur de Kénitra» âgé de 63 ans, avait été gracié par erreur à l’occasion de la fête du trône le 30 juillet 2013, entraînant une vague de manifestations dans le royaume chérifien. Il fait à présent l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une demande d’extradition prononcée par le Maroc.
L’audience du pédophile a permis d’éclairer son passé mystérieux, affirme le quotidien espagnol El País, qui dresse un portrait de l’accusé. Il naît à Bassora en 1950, de parents irakiens qui le prénomment Salahedin, retrace le journal. Baigné dans un milieu religieux, il embrasse une carrière dans l’armée irakienne.
En 1996, ce diplômé de biologie obtient une bourse à l’Université de Murcie, dans le sud de l’Espagne. Sa connaissance des langues, et surtout de l’arabe, lui permet de décrocher un poste au département des relations internationales de la faculté en 1999, indique l’article.
Espion ou mythomane?
D’après le journal, il est diagnostiqué schizophrène par les médecins espagnols, et reçoit un traitement. Après son mariage avec une espagnole, dont il divorce par la suite, il obtient la nationalité de son pays d’accueil: Salahedin renonce alors à son prénom arabe pour devenir «Daniel», précise le site.
En 2002, à la veille de l’intervention américaine en Irak, il quitte son emploi pour retourner dans son pays d’origine. Selon El Pais, il y aurait effectué un travail d’espionnage «risqué, dangereux et secret» et aurait même fait un bref séjour dans la prison d’Abou Ghraib.
Après avoir résidé dans plusieurs pays (Egypte, Syrie, Royaume-Uni…), Daniel Galvan s’installe en 2005 à Kénitra, située à 40 km au nord de Rabat, explique l’article. Il y organise des fêtes pour les enfants des familles modestes de son quartier.
En réalité, un prétexte pour abuser de ces enfants défavorisés. Le «violeur de Kénitra» a abusé au total de 11 filles et un garçon entre 3 et 15 ans, allant jusqu'à filmer ces agressions, rapporte le journal.
Les familles ont laissé passer ces exactions dans un premier temps, n’ayant pas l’habitude de signaler les abus. C’est finalement l’avocat Hamid Krayri, de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui les a encouragées à réclamer justice pour leurs enfants, conclut le site.
Lu sur El País