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Chronique d’un peuple en colère

Oui, en colère. Pourtant on se demande pourquoi: le gouvernement a mis de côté son soutien inconditionnel aux décisions royales, la monarchie espagnole a déploré à sa façon la libération de Daniel Galvan, et, chose historique, le roi lui même est revenu sur cette grâce maladroite.

Cependant…

Est-ce assez? Il ne suffit pas de revenir sur sa décision, il faut s'expliquer, présenter ses excuses au peuple vous diront certains. C'est une première, on attend des excuses d'un roi du Maroc, après qu'il ait, et c'est aussi une première, fait un pas en arrière.
C'est là les limites du pouvoir de la monarchie, du makhzen que vous voyez pour la première fois (ça en fait des premières fois). C'est pourquoi le peuple ne peut pas lâcher aussi facilement. Une affaire comme celle-ci entrainerait illico la démission du principal intéressé dans une vraie démocratie, alors la moindre des choses à laquelle on puisse s'attendre dans notre régime, ce sont des excuses publiques.
Jusque là, on pouvait parler de foi aveugle et inconditionnelle du peuple en la monarchie et en la personne du roi. Ces derniers jours ont vu s'installer une certaine nuance dans cette foi. Le peuple soutient toujours le palais, mais à condition d'être d'accord avec sa politique, car de toute évidence ce précédent, où la grande majorité des marocains l'a désapprouvé a montré que c'est possible de ne pas être d'accord avec le monarque, et ainsi il devra faire attention à ne pas les froisser à l'avenir. Le souci de l'opinion publique est aujourd'hui de mise.
La répression? Comment peut-on vraisemblablement tabasser pour défendre une certaine position, et sortir au même moment un communiqué pour se dégager de toute responsabilité vis à vis de cette même position (#Mafrasich)? Comment ne pas prendre ça pour un amateurisme flagrant? Une stratégie de communication inexistante? Ou alors ce dérapage était une des raisons qui ont poussé le Roi à reculer… qui sait, je n'y crois pas tellement.
La classe politique? Oui, ces gens du gouvernement, du parlement, des institutions, des partis politiques. Le débat national qui fait rage, et dont l'ampleur a rarement/peut-être jamais été atteinte n'a pas semblé les toucher plus que ça. Peut-on qualifier leur réaction d'échec? Sans aucun doute. Peut-on envisager l'avenir de la politique avec ces mêmes acteurs de la vie politique? Je n'en suis pas aussi sur.

Saluons tout de même l'union dont le peuple a fait preuve. Un étendard porté par des gens, tout simplement, militants ou non, de droite, de gauche, sans sensibilité politique, la liste est longue… des gens. Saluons également la réactivité et l'implication des internautes sur Twitter, qui avec des médias électroniques comme Lakome, Mamfakinch et j'en passe, constituent le quatrième pouvoir de notre pays.

Par : Yousfi Saâd

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Mamfakinch

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