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Kadhafi aurait violé ses gardes du corps
Si la plupart des membres de la garde féminine de Kadhafi restent encore introuvables à mesure que les insurgés détruisent les derniers bastions du dictateur, il semble que leur fidélité au dictateur ait été souvent forcée et même imposée à travers du chantage et autres sévices.
Censées avoir été prises sous l’aile du Guide libyen après la prestation d'un serment de loyauté et de chasteté, la réalité révèle que beaucoup de ces femmes étaient en fait maltraitées par le dictateur et subissaient quotidiennement ses abus, notamment sexuels, révèle Al Arabiya le 31 août 2011.
Contrairement à certaines «Kadhafettes», qui, menées par l’infirmière particulière de Kadhafi avaient quitté la Libye en mars en affirmant leur détachement du régime, les «Amazones» sont restées fidèles jusqu’au bout.
Mais aujourd'hui, cinq de ces femmes faisant partie de la garde rapprochée de Mouammar Kadhafi prétendent, dans un article publié originellement le 28 août dans le Sunday Times of Malta, avoir été violées par l’ex-leader.
Les femmes ont en effet confié à Seham Sergewa, une psychologue basée à Benghazi, qu’elles avaient été victimes d’abus sexuels par le colonel Kadhafi. L’une d'entre elles révèle également qu’elle avait subi des pressions pour rejoindre la brigade, qui comptait près de 400 femmes. Le régime de Kadhafi aurait prétendu, pour la faire céder, que son frère avait introduit de la drogue à son retour en Libye après des vacances passées à Malte:
«Soit tu les rejoins, soit ton frère passera le restant de ses jours en prison», l'a-t-on menacée.
La même histoire se répète pour beaucoup d’entre elles: d’abord violées par le dictateur, elles sont ensuite «passées» à l’un de ses fils ou à des représentants de haut rang, avant d’être licenciées.
Outre ces plaintes, Seham Sergewa enquête également sur des viols perpétrés par les fidèles de Kadhafi pendant le conflit. Le dictateur avait d’ailleurs distribué du Viagra à ses soldats pour encourager le viol comme arme de guerre. La psychologue a reçu de nombreux témoignages dans les villes et villages de Libye où elle s’est rendue, estimant à près de 6.000 les victimes d'agressions sexuelles par les troupes pro-Kadhafi.
L’affaire pourrait avoir des retombées directes sur le futur procès de Kadhafi, puisque le travail de la psychologue a reçu l’approbation de la Cour pénale internationale. Reste à savoir si les victimes auront la volonté et le courage de témoigner.
Lu sur Al Arabiya, The Sunday Times of Malta