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Quand les Massaï se lancent dans le business
La réserve naturelle attire des milliers de touristes mais ce ne sont pas forcément les populations locales qui en profitent.
Massaï Mara est devenue l’une des destinations les plus populaires du Kenya. La réserve naturelle attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs du monde entier, dont 60% de touristes américains.
Mais cet essor touristique profite-t-il davantage à la communauté Massaï locale ou aux investisseurs étrangers, interroge le site How we made it in Africa? Alors que de nombreux hôtels, campements et hébergements se sont installés autour de Mara ces dernières années, beaucoup sont détenus et gérés par des grandes chaînes d’hôtel ou des bailleurs de fonds étrangers, souligne l’article.
Les Massaï en sont rarement propriétaires. Ils sont cantonnés aux fonctions de «divertissement», à savoir danser et parader en tenue traditionnelle devant les touristes. Mais le revenu perçu pour cette activité n’est pas suffisant, selon le Massaï Nelson Ole Reiya, interrogé par How we made it in Africa.
Le projet d'un enfant du pays
En 2009, ce guerrier de 39 ans a donc décidé d’ouvrir son propre camp pour accueillir les touristes et leur prodiguer une «expérience unique». Le terrain de 20 hectares, les 11 tentes et l’organisation de safaris ont tout de suite séduit les visiteurs, affirme-t-il. Malgré sa taille modeste, ce petit campement est très bien noté sur les sites de voyages et attire chaque année plus de monde, rapporte l’article.
Surtout, à travers son activité touristique, le Massaï peut aider sa communauté puisqu’il lui paye des taxes et la location du terrain.
Son entreprise lui a également permis de construire une école qui accueille actuellement 300 élèves, ajoute le site. Ole Reiyia a été le premier de son village à aller au collège: se rappelant des 20 km de marche pour se rendre à l’école, il en sait long sur les difficultés rencontrées par les enfants pour accéder à l’éducation, précise l’article.
A présent, il veut donner aux jeunes gens de la communauté une chance de s’impliquer dans le secteur du tourisme, formidable vecteur de développement selon lui. D’après le site, le camp propose également une bibliothèque et un centre éducatif où les jeunes peuvent suivre des cours sur la préservation de l’environnement et les stratégies touristiques.
Si Ole Reiyia s’estime satisfait de l’enthousiasme suscité par sa région, il se déclare cependant inquiet de la multiplication des constructions autour de la réserve. Aujourd’hui, plusieurs centaines de bâtiments s’étalent autour de la réserve, bloquant les routes de migration utilisée par les animaux sauvages, explique l’article. A terme, cette situation n’est pas viable et la réserve naturelle perdra précisément ce qui fait l’intérêt des touristes, avertit le site.
Lu sur How to make it in Africa