mis à jour le
La police sud-africaine dans la ligne de mire
Si l’Afrique du Sud s’est imposée en quelques années comme l’un des pays les plus développés du continent africain, elle reste encore tristement célèbre pour son fort taux de criminalité. Même si de façon générale, la police essaie de lutter tant bien que mal contre ce fléau, on note après observation qu’elle n’est pas exempte de tous reproches.
Le 27 août, The Economist nous apprend qu’un nouvel officier de police a été tué. Pour Bheki Cele, chef de la police sud-africaine, le pays a atteint le niveau de crise mondiale. Plus de 100 policiers ont été abattus tous les ans, depuis cinq ans. En 2011, 55 agents ont trouvé la mort dans l’exercice dans leur fonction. Face à cela, la police semble décidée à rétablir son autorité. Lors des funérailles d’un policier, Cele déclarait:
«Un policier ne doit pas mourir avec une arme dans les mains. […] Votre travail est d’arrêter les criminels et si quelqu’un vous complique la tâche, assurez-vous qu’il ne soit pas tué.»
Si la police est victime de la criminalité, elle y contribue également. Ainsi l’année dernière, 566 Sud-Africains sont morts dans le cadre d’une action de police. La plupart ont été tués lors de l’arrestation, et on recense tout de même 16 badauds innocents.
L’Afrique du Sud détient le triste record du nombre d’homicides perpétrés par la police. Il y a quelques mois, elle commettait encore une énorme bavure en ôtant la vie d’Andries Tatane, membre du Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) qui défilait lors d’une manifestation pacifique. Ce dernier avait fait naître un nouvel espoir chez de nombreux Sud-Africains. Pour l’activiste Andile Mngxitama interrogée par le Mail & Guardian Online, il était «un symbole de la nouvelle résistance».
Depuis janvier 2009, 768 affaires impliquant la police ont été ouvertes, dont 516 plaintes pour agression. Au vu des statistiques, la lutte contre la criminalité doit d’abord passer par une meilleure formation des effectifs de police.
Dans ce pays, qui est l'un des pays des plus violents au monde, on recense quotidiennement «50 meurtres, 100 viols, presque 400 vols à main armée et plus de 500 agressions violentes», indique The Economist. Huit Sud-Africains sur dix ne se sentiraient pas en sécurité dans les rues une fois la nuit tombée.
Lu sur The Economist, Mail & Guardian