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Le ramadan peut rendre très agressif
En Algérie, par exemple, le nombre d'agressions explose à cause de ceux qui ne supportent pas les privations.
Les Algériens ne parviennent pas à gérer le changement de rythme de vie imposé par le ramadan. Durant le mois sacré, les incidents violents augmentent: accidents du travail ou de la route, agressions… El Watan a interrogé le chef du service des urgences d’un CHU d’Alger pour tenter de comprendre ce phénomène.
Le premier jour du ramadan a enregistré treize agressions à coups de couteau. D’après El Watan, pendant le mois sacré, l’hôpital recense en moyenne trois cas d’agressions par jour alors qu’elles ne se produisent que tous les deux jours pendant le reste de l’année. En revanche, le ramadan a un impact positif sur d’autres fléaux, comme le suicide: d’après le chef de service, «les tentatives de suicide sont quasiment nulles durant le mois sacré».
Pour le praticien, les algériens deviennent plus agressifs à cause de la faim, du manque de sommeil et d’une consommation excessive de tabac. Au Maroc, ce phénomène est connu sous le nom de «tramdena»: des attaques verbales ou physiques lancées par les «mramdnines», ceux qui supportent mal le jeûne.
Le chef de service rappelle la nécessité d’observer une bonne hygiène de vie pour ne pas subir les effets néfastes du ramadan. Il déplore surtout l’absence d’organisme d’information à destination des Algériens.
D’après El Watan, le gouvernement aurait voulu instituer un «comité national Carême et Santé», il y a quelques années, mais l’idée n’a jamais été mise en pratique.
En l’absence d’une structure adaptée pour répondre à leurs questions, les jeûneurs n’arrivent pas à adopter une hygiène alimentaire adéquate. Le spécialiste estime aussi que «les Algériens mangent l’équivalent de deux mois en un seul mois». La vocation réelle du ramadan a été perdue de vue, selon le médecin, qui plaide pour «l’encouragement de la culture au lieu de la nourriture».
Les insomnies à répétition et le dérèglement de l’alimentation provoquent donc des troubles d’ordre psychique chez certains jeûneurs. Le personnel médical lui-même affaibli par le jeûne éprouve des difficultés à faire face à ce surcroît de travail dans les hôpitaux.
Lu sur El Watan