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Pourquoi les Marocains mangent mal
Une enquête révèle que de nombreux produits alimentaires vendus aux Marocains, pendant la période du ramadan, sont périmés.
L'assiette des Marocains n’est pas de première fraîcheur. C’est la conclusion à laquelle arrive l’Office national de sécurité alimentaire et sanitaire (ONSSA), après deux semaines d’enquête intensive.
Depuis le début du ramadan, les brigades de l’ONSSA ont réalisé près de 26.000 visites dans les différentes structures de ventes de produits alimentaires (marchés, grandes surfaces, restaurants…) pour établir le niveau d’insécurité alimentaire au Maroc, rapporte Yabiladi. Pendant ces contrôles, l’ONSSA a pu constater directement les infractions ou a fait procéder au prélèvement d’échantillons pour analyse.
D’après les données communiquées vendredi 26 juillet par l’ONSSA, le bilan est alarmant: presque tous les produits de grande consommation sont concernés. L’organisme de contrôle a saisi près de 7 tonnes de dattes, alors qu’il s’agit d’une denrée très appréciée durant le mois sacré, et a détruit pas moins de 600 tonnes de poissons impropres à la consommation. La viande n’est pas épargnée non plus par le phénomène, avec 95 tonnes confisquées depuis deux semaines, affirme l’article.
D’autres produits de consommation courante sont concernés, dans une moindre mesure, comme les produits laitiers, la charcuterie, les boissons, le miel… et même l’eau minérale, souligne Yabiladi. Tout type de produit est potentiellement frelaté, y compris les aliments importés: l’ONSSA en refoulé 448 tonnes depuis le début du ramadan, précise le site.
Les magasins alimentaires ne sont pas seuls en cause. Les restaurants, même les plus huppés, se laissent aller à des pratiques déplorables: utilisation de produits pas frais, manque d’hygiène et de rigueur dans l’entreposage des marchandises… D’après Yabiladi, ce sont autant d’éléments qui augmentent l’insécurité alimentaire et les risques d’intoxication (plus de 500 cas ont été recensés pendant l’été 2012).
Conscients du problème, les clients évitent les restaurants de quartier populaire et privilégient les grandes surfaces aux petits marchés de quartier pour une question d’hygiène. Mais ils ne sont pas à l’abri de mauvaises surprises: bien souvent, les super et hypermarchés vendent des produits périmés, témoigne une consommatrice sollicitée par Yabiladi.
Pour l’instant, le contrôle sanitaire reste la principale arme pour lutter contre l’insécurité alimentaire, affirme le site. Mais un décret sur les modalités d’étiquetage des produits alimentaires, adopté en mars 2013 et prévu pour entrer en vigueur en 2014 pourrait bien changer la donne.
Lu sur Yabiladi