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Cinq idées pour sauver l'Egypte
Les intellectuels cherchent des solutions alors que le pays s'enlise dans la crise politique et la violence.
Alors que les violences au Caire prennent davantage d’ampleur, les intellectuels égyptiens donnent des pistes pour sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enfonce depuis le coup d’Etat militaire du 3 juillet 2013.
Lors d’une conférence de presse à Dar El Hikma, le penseur islamique Mohamed Selim al-Awa et le juriste constitutionaliste Tarek al-Bichri ont présenté une feuille de route en cinq points, rapporte le site d’actualités Lakome.
Tout d’abord, conformément aux articles 141 et 142 de la Constitution, le président devrait déléguer ses pouvoirs à un «nouveau ministère intérimaire». Ce gouvernement de transition doit faire l’objet d’un consensus entre les différents partis politiques, insiste Mohamed Selim al-Awa.
Il faudrait ensuite que ce ministère ainsi nommé appelle à la tenue d’élections législatives dans les 60 jours après sa première réunion, ajoute le chercheur. Ce scrutin devrait être suivi de la formation d’un gouvernement permanent.
Par la suite, les pouvoirs publics devraient organiser une élection présidentielle conformément aux dispositions constitutionnelles, prévoient les deux conférenciers. Enfin, le ministère et le gouvernement nommés dans le cadre du processus démocratique seraient ensuite en charge de réaliser les amendements constitutionnels proposés.
D’après Lakome, l’ancien juge Tarek al-Bichri, nommé par le Conseil suprême des forces armées, a présidé la commission de révision de la Constitution de mars 2011 après les événements qui ont chassé Hosni Moubarak du pouvoir. Personnalité très respectée, il a aussi été président du Conseil d’Etat.
Spécialiste de droit constitutionnel et proche des Frères musulmans, Mohamed Selim al-Awa a été candidat à l’élection présentielle de 2012, où il est arrivé quatrième. Il a également joué un rôle central dans l’accord passé entre le régime Moubarak et les Frères musulmans en 2005, qui a permis à l’organisation islamique de présenter des membres aux élections législatives. Il espère que ses propositions permettront à l’Egypte de «reprendre la voie politique pacifique vers la démocratie au lieu de faire couler le sang et d’assiéger des mosquées», conclut Lakome.
Lu sur Lakome