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Le casse-tête de la fin du ramadan

L’histoire se répète tous les ans. Les mêmes chamailleries astrophysiques, les mêmes annonces contradictoires, la même impatience chez les jeûneurs… Chaque début et fin du ramadan donnent lieu à une confrontation de spécialistes qui invariablement tombe dans un débat d’autorité.

L’Aïd el fitr correspond à l’achèvement du mois sacré du ramadan. Mais comment fixe-t-on la date de la fin du jeûne?

La détermination de l’Aïd el fitr se rapporte à l’apparition du nouveau croissant lunaire, après que la lune a commencé son nouveau cycle autour de la terre et que ce croissant —obligatoirement au-dessus de l’horizon— devienne assez épais et assez lumineux pour qu’il soit visible à l’œil nu, au télescope ou au binoculaire.

Car il faut rappeler que le calendrier musulman est un calendrier lunaire. Chaque mois commence après la nouvelle lune, lorsque le premier croissant hilal devient visible. L’apparition de celle-ci marquera le mois de chawal, le jeûne de six jours, facultatif, après le ramadan. 

En fonction de la situation géographique, ce croissant est plus ou moins visible. Selon le Projet d’observation du croissant lunaire (Icop) qui fait autorité en la matière, il sera impossible depuis certaines zones de l'hémisphère Nord (comme en Europe, mais aussi au Maroc, en Algérie ou encore en Egypte) d’observer même avec un télescope l’apparition du premier croissant lunaire.

A d’autres latitudes, comme au Sénégal, en Amérique latine (Argentine, Chili) ou en Afrique du Sud, le croissant devrait être observable par un œil avisé. Reste que la communauté musulmane d’Afrique du Sud n’utilise pas le téléscope pour entériner l’observation du croissant lunaire. Même si l’observation a lieu, elle ne sera pas homologuée. Mais la situation géographique peut entraîner d’autres particularismes. En Suède, pays où le soleil ne se couche jamais entre mars et septembre, les musulmans doivent prendre en compte le célèbre «soleil de minuit» pour adapter leur pratique religieuse.

Il y a plusieurs enjeux dans la détermination de l’Aïd el fitr. Les raisons peuvent être économiques (un jour de plus de travail) ou encore politique (de quel pays viendra l’autorité religieuse la plus forte sur la communauté musulmane européenne?).

Même si on ne peut s’avancer sur la date qui appartient aux autorités compétentes, selon Icop, le ramadan 2011 devrait compter 30 jours et non 29. Il y a de fortes chances que le Conseil du culte musulman, après concertation, retienne l'observation de la lune pour le mardi 30 août. Les musulmans en France devraient ainsi fêter l’Aïd el fitr le mercredi 31 août.

Lu sur Icop, Oumma.TV