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On risque de ne plus pouvoir manger de mangue au Sénégal
La culture de la mangue est un secteur juteux au Sénégal. Pourtant la filière est en danger.
La mangue sénégalaise a du potentiel. En 2011, ce marché fait rentrer 4 milliards de francs CFA dans le pays et emploie quelque 20.000 personnes, dont près de 50% sont des femmes.
D’après le site Leral, les exportations sont en hausse, ce qui ouvre des perspectives économiques non négligeables.
En 2012, les exportations sont estimées à plus de 7.000 tonnes, dont plus de 5.000 sont acheminées vers l’Union europénne, d’après les chiffres donnés par Malick Diop, directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex) et relayés par Leral. Selon Malick Diop, ces chiffres seront multipliés par 3 en 2013.
La culture de la mangue offre en effet de multiples avantages: ce fruit peut être conservé et consommé sous plusieurs formes (sec, frais, en jus…) et ses parties les moins appréciées peuvent servir à alimenter le bétail.
Mais la filière est encore peu structurée et rencontre certains problèmes, nuance Leral. La mangue est la cible privilégiée des espèces nuisibles et notamment de la Bactrocera invadens («mouche de fruit»). En Casamance, région envahie par cette espèce, les récoltes ont été détruites à 80%.
Selon Leral, le manque d’irrigation nuit également à sa culture à grande échelle mais c’est surtout l’absence de centre de transformation et de conditionnement des produits qui compromet la production de mangue sur tout le territoire sénégalais.
Dans la région des Niayes (nord-ouest), le centre de conditionnement Feltiplex à Noflaye rencontre régulièrement des coupures d’électricité et n’a pas d’unité de transformation: les produits sont alors moins bien conservés et leur durée de vie est raccourcie, explique le site. C’est toute la productivité qui est mise en danger.
A l’intérieur du pays, le kilo de mangue se vend entre 0,20 et 0,30 euro (150 à 200 francs CFA) alors que sur le marché international, il s’écoule à environ 1,30 euro le kilo. Pour que la filière de la mangue prenne son plein essor au Sénégal, les exportations sont donc bien plus avantageuses.
Lu sur Leral