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Amina Tyler et la justice tunisienne, l'histoire d'un acharnement
La première Femen tunisienne comparaît devant le tribunal pour de nouveaux chefs d'inculpation.
Mise à jour du 29 juillet 2013: La justice tunisienne a prononcé un non-lieu pour l'inculpation d'outrage envers des gardiennes de prison. Sa mère s’est déclarée «contente de cette décision rassurante», selon l’AFP. Son avocat, maître Ghazi Mrabet a salué une «victoire»: «La justice a commencé à comprendre qu’elle est injustement poursuivie», a-t-il affirmé à l’AFP.
Amina Tyler reste en détention pour possession illégale d'un aérosol d'autodéfense et attend toujours une éventuelle inculpation pour profanation de sépulture et atteinte aux bonnes mœurs.
Amina Tyler n’est pas près de sortir de prison. Condamnée le 31 mai 2013 à une amende de 300 dinars (environ 150 euros) pour possession illégale de spray lacrymogène, l'activiste tunisienne est maintenue depuis deux mois en détention provisoire à la prison pour femmes de Sousse.
Elle comparaît de nouveau ce lundi 22 juillet au tribunal cantonal de M’Saken dans la banlieue de Sousse, d’après France 24. Les motifs d’inculpation ne sont «pas clairs», selon ses avocats, qui dénoncent un «acharnement judiciaire» contre la Femen tunisienne. Ils ont demandé l'acquittement et l'annulation des poursuites pour «graves vices de procédures»
C’est le directeur de la prison de Sousse qui aurait porté plainte contre elle: l’activiste aurait insulté une gardienne pendant une altercation entre détenues. Selon France 24, Amina est accusée d’outrage envers un fonctionnaire public et diffamation, des délits passibles d’un an et six mois de prison ferme. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 29 juillet.
Pour Mounir Sbouï, le père de l’accusée, l’affaire est «fabriquée de toutes pièces» pour faire taire sa fille. En effet, d’après France 24, elle aurait parlé à son avocate de cas de tortures dans l’établissement pénitentiaire.
Arrêtée le 19 mai à Kairouan pour avoir peint le mot «Femen» sur un muret de cimetière, Amina Sbouï attend encore de savoir si elle sera inculpée pour profanation de sépulture, un délit passible de deux ans d’emprisonnement.
Elle demeure pour l’instant en détention préventive et pourrait y rester jusqu’à neuf mois si le tribunal de Kairouan ne fixe pas de date pour son procès, explique le site. Les demandes de remise en liberté provisoire formulées par la défense ont été rejetées. Une situation dénoncée par l’ONG Human Rights Watch, qui souligne que la détention provisoire, prévue comme «mesure exceptionnelle», se justifie dans ce cas «par un désir de punir son activisme provocateur que par l’existence de réelles preuves d’actions répréhensibles».
Lu sur France 24