mis à jour le
La Transition malgache appelle Sarkozy au secours
Où est passé le processus malgacho-malgache pour la sortie de crise? Au vu des déclarations de Soja Jean André, dit Kaleta, membre du Conseil supérieur de la Transition (CST) (le «Parlement» malgache), le site Madagascar-Tribune pose la question le 24 août.
Kaleta a en effet demandé le soutien du président Nicolas Sarkozy pour l’organisation des élections présidentielles, législatives, etc. au cours d’un entretien avec le sénateur français Jean Faure, président du groupe parlementaire France-Madagascar, le 23 août.
Or, depuis que le pays est entré en crise, en 2009, avec l’exil du président Marc Ravalomanana et l’intronisation par l’armée de l’ancien maire de la capitale Andry Rajoelina à la tête de la Haute Autorité de Transition (HAT), la société civile plaide pour un dialogue entre Malgaches et une non-ingérence de l’extérieur.
Cette position est conforme aux vœux de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), chargée de la médiation. En revanche, elle ne semble pas du goût du CST, dont les positions sont proches de celles de la HAT:
«J’ai demandé à notre ami sénateur Jean Faure le soutien de la France pour qu['elle] soit positionnée correctement [et que soit] fixé une fois pour toutes le sort de Madagascar», a confirmé Kaleta, pour qui la médiation de la SADC est inefficace.
Selon Madagascar-Tribune, il serait allé plus loin en déclarant que la France pourrait faire à Madagascar ce qu’elle est en train de faire en Libye —c’est-à-dire la guerre. Des propos inquiétants, estime le site.
La veille, les déclarations de Jean Faure montraient toutefois qu’il n'était pas favorable à ce que son pays intervienne de cette manière:
«J’en suis très triste parce que la transition, comme son nom l’indique, c’est quelque chose qui est très court entre deux évènements. Or là, c’est une transition qui dure déjà plus de deux ans et, effectivement, ça n’est pas supportable pour beaucoup de Malgaches qui souffrent de cet état de fait».
«Donc j’espère que la sagesse traditionnelle des Malgaches leur permettra de prendre leur destin eux-mêmes et de, surtout, ne pas attendre que ça vienne de l’extérieur, parce qu’il n’en sortira rien de rapide et rien de bon, à terme», a-t-il déclaré devant les caméras du site Madagate, proche de la HAT, le 22 août.
Le président Andry Rajoelina a lancé un ultimatum à la SADC pour que celle-ci accepte la signature de la feuille de route électorale (le calendrier) au 30 août prochain. Selon le quotidien L’Express de Madagascar, le gouvernement de transition cherche davantage à privilégier la reconnaissance internationale que la tenue d’élections, fondées sur un consensus national.
Lu sur Madagascar-Tribune