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Le protocole de Maputo n'a pas vraiment sauvé les femmes africaines
Etabli en 2003, cet accord devait marquer de grands progrès pour les droits des femmes. Il y a encore du travail.
En 2003, la signature du protocole de Maputo par les Etats membres de l’Union africaine marque une avancée significative pour les droits des femmes sur le continent. Adopté le 11 juillet 2003, ce texte majeur symbolise l’engagement des Etats africains à mettre un terme aux discriminations et aux violences faites aux femmes.
Dix ans plus tard, en 2013, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) propose l’état des lieux. Sur les 54 états membres de l’Union Africaine, 36 pays ont accepté de ratifier le protocole, établit l’article.
Beaucoup d’entre eux ont pris des mesures législatives et constitutionnelles pour assurer les droits des femmes sur leur territoire. Le Sénégal suggère la création d’un Haut conseil pour promouvoir les droits de la femme, la RDC lance une campagne de «tolérance zéro» envers les auteurs de violences sexuelles, l’Ouganda interdit les mutilations génitales, le Kenya adopte un projet de loi sur la protection de la famille qui criminalise les violences domestiques… La liste établie par la FIDH est longue.
Malgré tous ces progrès, la situation des femmes reste instable dans beaucoup de pays, notamment en cas de crise politique ou de conflit armé. D’après la FIDH, même les Etats signataires peinent à faire respecter les droits établis par la charte. Les femmes luttent toujours pour accéder à la propriété, la violence conjugale reste un «grave problème» en Afrique du Sud…
De plus, il reste encore 18 pays qui n’ont pas ratifié la charte, rappelle la FIDH. Parmi lesquels l’Algérie, l’Egypte, le Niger, la Somalie, le Soudan ou encore la Tunisie, énumère l’ONG. A l’occasion du dixième anniversaire du protocole de Maputo, la coalition de la campagne «L’Afrique pour les droits des femmes» appelle toutes ces nations à la signature de cet document de référence, indique l’article. Sheila Nabachwa, directrice adjointe des programmes de Foundation for Human Rights Initiative insiste sur ce point:
«Il est temps que ces États le ratifient et qu’ils acceptent que la garantie et la protection des droits fondamentaux des femmes ne peuvent plus souffrir de considérations ou prétextes politiques, culturels ou religieux.»
Lu sur FIDH