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Les Egyptiens ont eu Tamarod, la Tunisie invente Knagtouna
Ils veulent réussir le même coup qu'en Egypte: dégager les islamistes
Lorsque le président Mohamed Morsi a été destitué par les militaires, le 3 juillet dernier, et que l’Egypte a commencé à plonger dans la violence, les observateurs et commentateurs ont vite fait de craindre que ne se reproduise ce qui s’est pas produit en Algérie, pendant la tristement célèbre «décennie noire».
D’autres encore ont tenté un parallèle avec les autres pays voisins qui avaient connu les révolutions du printemps arabe ou qui étaient dirigés depuis lors par des gouvernements islamistes. Mais s’il y a un pays où l’on a suivi de près tout le mouvement qui a abouti à l’éviction de Mohamed Morsi, c’est bien la Tunisie.
Les Tunisiens ont, pour ainsi dire, donner le là du printemps arabe, en faisant partir Ben Ali du pouvoir en 2011. Les islamistes d’Ennhada, qui gouvernent aujourd’hui, ne semblent pas avoir répondu aux attentes de la révolution. Ils ont même installé un climat qui fait craindre, chaque jour, une sérieuse menace aux libertés, à la liberté d’expression notamment.
Le pays s’enfonce chaque jour dans une crise socioéconomique et l’Assemblée nationale constituante est essoufflée, avant d’avoir achevé son travail. Conséquence, un nouveau vent de révolte souffle en Tunisie, avec la jeunesse (comme à partir de 2010) en fer de lance de la contestation.
C’est d’ailleurs cette même jeunesse qui, désormais, veut s’inspirer de ce qui s’est fait en Egypte avec le mouvement Tamarod (Rébellion). Comme en Egypte, ils veulent clairement le départ des islamistes et «la dissolution de l’Assemblée constituante et l’annulation du projet de la Constitution».
Ce sont les revendications contenues dans la pétition dénommée Knagtouna (Vous nous avez étouffés), lancée le 8 juillet, à Tunis. Comme Tamarod, en Egypte, Knagtouna espère réunir plusieurs millions de signatures et provoquer une deuxième révolution en Tunisie.
«Il s’agit d’un mouvement non partisan, ouvert à tous les jeunes Tunisiens, aux forces démocratiques et à toutes les composantes de la société civile ayant comme but le redressement du processus révolutionnaire», indiquent les initiateurs de Knagtouna.
Slate Afrique