mis à jour le

Fait-on un mauvais procès à Al-Jazeera?
La chaîne qatarie, accusée d'être pro-islamistes, subit des attaques tous azimuts depuis la chute de Morsi.
Al-Jazeera a bien du mal à couvrir les événements en Egypte. Au moins sept collaborateurs du bureau égyptien de la chaîne d’informations ont démissioné le 8 juillet, en raison d’un «désaccord sur la ligne éditoriale de leur employeur», rapporte l’AFP.
Cette décision survient après plusieurs incidents depuis la chute de Mohamed Morsi. Le 3 juillet, juste après la prise du pouvoir par l’armée, la justice égyptienne a fermé le bureau de la chaîne qatarie au Caire, confisqué ses équipements de diffusion pour interrompre le direct depuis l’Egypte et arrêté 28 employés, rappelle l’AFP. La plupart ont été relâchés rapidement, mais l'ingénieur de diffusion et le directeur général, Ayman Gaballah, sont restés en garde à vue jusqu’au 7 juillet.
Le lundi 8 juillet, au cours d’une conférence de presse tenue par l’armée, un journaliste égyptien, soutenu par ses confrères, demande que le reporter d’Al-Jazeera soit expulsé de la salle. Le militaire à la tribune s’y oppose mais le journaliste de la chaîne qatarie est reconduit dehors.
La chaîne a recommencé à émettre depuis le Caire, ce même lundi. Sa ligne éditoriale apparaît comme «indésirable» aux yeux des nouveaux leaders militaires, car trop favorable aux islamistes et aux Frères musulmans.
Le bureau cairote de la chaîne a déjà été attaqué en novembre 2012, par des manifestants qui lui reprochaient son manque d’objectivité. D’autre part, dans les pays du printemps arabe, en Libye, en Tunisie et Egypte, Al-Jazeera a connu une forte chute d’audience sur toute l’année 2012: les spectateurs critiquent son traitement partial de l’actualité.
Lu sur AFP