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TUNISIE : Laârayedh et la transition démocratique

Par Ridha Ben Kacem

ALI LAARAYEDH ( le petit large ) : « La Tunisie est le meilleur exemple de réussite d'un processus de transition démocratique». Essayons de comprendre le sens et la portée de cette déclaration.

Le Conseil national de sécurité a tenu, mardi matin, sa réunion périodique, au Palais du gouvernement, à la Kasbah, sous la présidence du Chef du gouvernement plus que provisoire, Ali Laârayedh. Pour ce dernier (de la classe), la réunion périodique de cette instance revêt de plus en plus, de l'importance, au vu des événements en cours, dans l'environnement régional. Evidemment ne demandez à cet obtus de l'esprit de comprendre, que s'il avait accordé de l'importance, au Conseil national de sécurité, avant les derniers événements enregistrés au jebal Châambi, il n'en serait pas là, à lui accorder cette importance, après coup. Impossible qu'il comprenne cela et trop dur pour vous, de le lui expliquer. « Un Frère musulman », un être primaire et fuste, par définition, et un être humain, normalement constitué, cartésien de formation, ne parlent pas le même langage, bien évidemment.

Ali Laârayedh, le plus que provisoire Chef du gouvernement, a indiqué à cette occasion, qu'un ensemble de mesures avaient été prises, dont certaines à caractère technique, soulignant l'importance du maintien en état de vigilance permanente, des différentes unités militaires et sécuritaires du pays. Pour Laârayedh, selon un communiqué de presse de la Présidence du gouvernement provisoire  , les citoyens sont tout autant concernés par l'état de vigilance, « compte tenu du fait que la sécurité et la stabilité sont un devoir national, dans lequel les citoyens ont un grand rôle à jouer ». Ali Laârayedh n'a pas précisé de quels citoyens, il parlait, dans son communiqué, ceux qui militent aux sein des LPR associés à ces défenseurs acharnés, dans la rue et sur facebook, de la vision rétrograde de la société qu'il représente en tant que chef du Gouvernement, ou bien ceux, beaucoup plus nombreux, que lui et ses amis, n'ont jamais cessé de désigner à leurs fans, comme koffars et/ou affiliés à l'Occident et qu'il faut « extraire » (Isti'issal), comme une dent cariée. Mais j'ai tendance à croire qu'il parle plutôt, des premiers.

Toujours selon le communiqué de presse de la Présidence du gouvernement provisoire  , le conseil national de sécurité, a mis l'accent, au cours de la réunion, « sur la nécessité de parfaire sans cesse, le déploiement, l'état opérationnel et la présence des différentes unités, sur toute l'étendue du territoire et en particulier, aux frontières ».Plus l'armée est éreintée et mieux c'est, pour Ali Laârayedh et ses amis. Il ne faut surtout pas, permettre à l'armée de rester dans les grandes villes, comme cela se passe actuellement en Egypte, car cela pourrait lui donner la mauvaise idée de vouloir défendre les citoyens, contre les exactions de ses copains, les frères musulmans. L'on craint, en haut lieu, la contagion de l'exemple égyptien.

« La situation sécuritaire générale dans le pays s'améliore, à la faveur d'un certain nombre de facteurs, dont notamment la prise de conscience et la maturité nationale des citoyens, en la matière, de même que les efforts harassants consentis par les différentes unités militaires et sécuritaires »,affirme Ali Laâreyedh. Je le crois volontiers. Mais je voudrais lui rappeler tout de même, que si la situation sécuritaire s'est dégradée, c'est à cause de la prolifération de ces barbus violents, encouragés, courtisés et ensuite, tolérés, rien que parce qu'ils rappellent à Rached Ghannouchi, sa jeunesse éternelle, avant d'être enfin, pourchassés, par l'armée et les forces sécuritaires du pays.

« Indubitablement, a encore déclaré Ali Laârayedh, les Tunisiens doivent comprendre que leur force procède de leur unité et qu'ils sont, aux yeux du monde, ceux qui ont réalisé la meilleure révolution jusqu'à présent ».Pour ce qui est du monde, Ali Larayedh dont le calendrier s'est bloqué au 7ème siècle, fait probablement, référence à la seule tentative de révolution connue à l'époque, celle de Spartakus qui a échoué lamentablement. Quant à l'affirmation selon laquelle les tunisiens « doivent comprendre que leur force procède de leur unité »,c'est franchement rigolo, venant de la part de quelqu'un, dont le parti politique n'a fait que diviser les Tunisiens, en les répartissant, tantôt, en « Koffars » et pieux, parfois, en communistes et musulmans, souvent en offenseurs des « Mo9addassats » et défenseurs de celles-ci, et plus récemment en comploteurs contre l'ordre public et d'« Issafouw el-3amma » et en défenseurs de la légalité à la sauce nahdahoui. Ali Laârayedh qui ne connait de la gouvernance que la technique de « farra9 tassoud » ou encore « diviser pour régner »,croit pouvoir aussi facilement, se présenter, aujourd'hui, en rassembleur ? En raccommodeur, peut-être, mais en rassembleur ?

Lorsque le chef du Gouvernement provisoire ajoute que « La Tunisie est en effet, le meilleur exemple de réussite d'un processus de transition démocratique, en dépit de toutes les difficultés », on croit rêver. Sans aller jusqu'à évoquer toutes les exactions, dont ont été victimes les vrais démocrates de ce pays, et qui ont culminé avec l'assassinat du militant Chokri Belaïd, le 6 février dernier, je voudrais, essayer de faire comprendre à ce « responsable politique » que lorsque l'on met la justice aux ordres, l'on se doit d'interdire de parler de « processus de transition démocratique ».Ali Laârayedh en personne, nous a donné une idée claire de ce que peut être la justice, dans « un processus de transition démocratique » réussi, lorsqu'il a annoncé, en terre étrangère, que les trois femen étrangères, emprisonnées en Tunisie, allaient être libérées, alors que tout le monde attendait encore le verdict. Ce qui fut fait le jour même, à 22 h du soir. Une justice inféodée au bon vouloir du pouvoir exécutif, serait ainsi, aux yeux d'Ali Larayedh un signe de bonne santé de la « transition démocratique ».Peut-on encore s'étonner, au vu de toutes ces sentences judiciaires pour le moins, saugrenues, qui s'étalent en grandes manchettes, à la « une » des journaux du monde entier ?

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, souligné l'importance qu'il y a, pour le peuple tunisien, de continuer à «faire montre d'un tel niveau de civilité, qui lui vaut un si grand capital sympathie, dans le monde et à s'en tenir à une attitude et à des agissements évolués, qui ne peuvent que valoriser les Tunisiens, aux yeux des peuples, du monde et des générations futures ».Y compris ces barbouzes des ligues de protection de la Révolution, qui n'ont même pas pris la peine de déposer des dossiers, pour la constitution de leurs associations de malfaiteurs, Monsieur Larayedh ? A propos, si Laârayedh, pour quelle raisons ces marginaux, dont ni les actes, ni le langage, ne témoignent de leur « civilité »,continent-ils à tenir le haut du pavé ? Pourquoi aucun d'eux n'a été inquiété, après leur razzia, contre le siège de la centrale syndicale, en décembre dernier, alors que les rapports de la police, dont vous étiez le patron, à l'époque, en tant que premier flic, de Tunisie, les incriminaient sans l'ombre d'un doute ? Considérez-vous, si Laârayedh, que leurs agissements et leur brutalité, témoignent d'« un haut niveau de civilité » ? Aurions-nous une perception si divergente, de concepts faisant pourtant, depuis longtemps, l'objet de définitions consensuelles ?

Lors de la réunion du Conseil national de sécurité, le chef du gouvernement provisoire a engagé, toutes les forces vives nationales et tous les dirigeants de partis et d'organisations nationales et toutes les composantes de la société civile à « privilégier constamment, le dialogue et le consensus et opter pour les voies les meilleures et les plus pacifiques ».Heureusement que le ridicule ne tue plus, de nos jours. Dire constamment, le contraire de ce que l'on fait, est pourtant, la devise du Chef du gouvernement provisoire et sa marque de fabrique, depuis qu'il a juré fidélité au gourou des nahdahouis. Je commence à réaliser et à comprendre les raisons qui ont poussé le chef d'état-major des armées, le général Rachid Ammar, vers la porte de sortie, lui qui était présent à ce conseil, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement provisoire , Noureddine Bhiri, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, le ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, et un certain nombre de hauts cadres sécuritaires.

Par Ridha Ben Kacem le 4 juillet 2013

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