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Opposition et pouvoir burkinabè : Retour à la case rue, plus de 20 ans après
La démocratie burkinabè aurait-elle atteint ses limites objectives ? La question mérite d'être posée, au regard des événements tels qu'ils se présentent actuellement.
Je veux parler de la marche organisée par l'opposition le 29 juin 2013 et de celle que projette d'organiser à son tour le pouvoir en place à travers le Congrès pour la démocratie et le progrès CDP et ses alliés.
Une situation d'un face-à-face, un ''remake'' qui rappelle celui de 1991 avec ses oppositions de « pro » et d' « anti ». mais aussi et surtout avec son lot d'alliance mais surtout de trahisons de toute sorte.
Ironie de l'histoire certains des acteurs de cette époque sont encore présents dans l'arène. Défendant des positions quasi similaires à celles qu'ils avaient soutenues il y a plus de deux décennies.
La faute à des antagonismes parfois créés de toute pièce et qui, au fil du temps, ont ankylosé un processus, qui avait besoin d'être mis en confiance et non d'être remis en cause par la surenchère.
D'un côté une opposition qui clame qu'elle ne peut plus rien obtenir que par la seule logique des rapports de force. De l'autre un pouvoir qui estime qu'il n'a pas de leçon à recevoir et que son Sénat sera mis en place, malgré les critiques. Malgré le fait qu'un sondage réalisé par le Centre pour la gouvernance démocratique ait montré que plus de la moitié des burkinabè sont contre l'installation de cette seconde Chambre.
Il n'y a pas l'ombre d'un doute, nous sommes revenus à la case départ ou plutôt à la case rue.
Juvenal Somé
Lefaso.net