SlateAfrique

mis à jour le

AFRIQUE DU SUD - Retour de bâton dans les townships

L’art traditionnel de l’Intonga, le combat de bâton, retrouve le succès auprès des jeunes des townships sud-africains du Cap, note le journal britannique le Guardian.

Pratiquée depuis des siècles en milieu rural à travers toute l’Afrique, cette discipline avait peu à peu été délaissée à cause de son caractère jugé «désuet» et de la migration des ruraux en ville. Depuis quelques mois, les associations sportives dédiées à cet art fleurissent en Afrique du Sud. Un jeune entraîneur de 15 ans, Nopivo, explique les raisons de cet engouement au Guardian:

«Le combat de bâton est une manière de dire non aux gangs, aux fusils et aux couteaux. C’est notre manière de régler des différends sans avoir à se mettre en danger de mort.» 

L’Intonga est une composante essentielle de la culture sud-africaine. Il a plusieurs variantes: l’ethnie Xhosa le pratique avec deux bâtons d’environ un mètre, tandis que les Zoulous s’affrontent avec un bâton unique et se protègent à l’aide d‘un bouclier. L'ex-président sud-africain, Nelson Mandela, lui-même Xhosa, raconte dans son autobiographie Long Walk to Freedom, son aprentissage auprès d’un berger:

«J'ai appris le combat de bâton —un savoir essentiel pour tous les garçons africains des campagnes— et je suis devenu très habile pour parer des coups, feindre d’aller dans une direction en allant dans une autre ou déjouer son adversaire grâce à un jeu de jambes rapide. »

Vuyisile Dylotona a créé la Stick Fighting Company et organise des tournois à Crossroads, une petite ville près de l’aéroport du Cap. Il espère bien faire renaître cet art à travers toute l’Afrique du Sud:

«Dans les zones rurales, l’Intonga remplit d’importantes fonctions sociales et culturelles. Il apprend la discipline et la concentration.»

Lu sur le Guardian