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Croatie : de la Yougoslavie à l’Europe
Dix ans de laborieuses négociations et au bout du chemin, l'adhésion, le 1er juillet dernier, de la Croatie à l'Union Européenne, qui compte à présent 28 membres. Un aboutissement pour l'ex-république yougoslave, mais qui n'efface pas les vieilles difficultés auxquelles le pays est confronté.
Deuxième ex-république yougoslave à rejoindre l'UE après la Slovénie en 2004, la Croatie a pu tirer parti de ce long processus d'adhésion. Les dix ans de négociations ont permis la mise en place de mesures décisives pour renforcer notamment la démocratie et l'état de droit. Aujourd'hui détentrice d'un système judiciaire plus indépendant, la Croatie se doit toujours de lutter contre la corruption et de maintenir la stabilité économique.
Ce petit état des Balkans, de 4,2 millions d'habitants, république de la Fédération yougoslave depuis 1945, a proclamé son indépendance en 1991. Son adhésion en 2013 porte à 19 le nombre des états-membres de l'Union européenne représentés au Maroc. Si elle a promis de se tourner vers les Balkans, M. Rupert Joy, chef de délégation de l'UE à Rabat, a également souligné dans une conférence de presse les intérêts croates pour la Méditerranée. « 72% des échanges commerciaux de la Croatie s'effectuent avec des pays méditerranéens », rappelle-t-il. Cette adhésion devrait renforcer « les objectifs de la politique de voisinage de l'UE au Maroc », d'après le diplomate.
Le tourisme, clef de voûte de l'économie croate
Le PIB du tout nouveau membre de l'Union, en récession depuis 2009, se situe 39% en dessous de la moyenne européenne. La Croatie va ainsi rejoindre les pays pauvres de l'Union européenne, juste devant la Roumanie et la Bulgarie, à l'heure où l'UE est en proie à des difficultés économiques majeures. Alors que les investissements directs étrangers sont quasiment nuls depuis 2009, cette adhésion devrait néanmoins ouvrir de nouvelles portes aux entreprises européennes.
Dans une Croatie à l'économie en berne et plombée par un chômage qui touche 20% de la population active, le secteur du tourisme apparaît comme salvateur. Il enregistre une croissance de plus de 5% cette année, un record. L'objectif du gouvernement est de miser sur une envolée de la branche touristique pour doubler les recettes de la Croatie et en faire l'un des 20 pays les plus visités au monde. Elle occupe aujourd'hui la 39e place, attirant principalement des européens.
Cet élargissement est synonyme d'espoir pour les autres pays des Balkans qui aimeraient à leur tour rejoindre le club, reconstituant ainsi l'ex-espace yougoslave au sein de l'Union européenne.
LNT