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3180 cas de tricherie avérés, selon l’ONEC
Les cas de tricherie avérés dans l'examen de philosophie concernant la filière lettres et philosophie n'ont pas dépassé 3180, soit 0,5% de l'ensemble des candidats ayant passé les épreuves du baccalauréat. M. Salhi, directeur général de l'Office national des examens et concours (ONEC), accuse «notamment des titres de la presse écrite», au cours d'une conférence de presse tenue hier. «Les cas recensés se sont déroulés dans un cadre limité. La situation a été amplifiée plus qu'il ne le fallait par la presse», soutient M. Salhi qui précise que le traitement a été fait au cas par cas et qu'«il n'y pas eu recours à la sanction collective». Les sanctions allant jusqu'à l'exclusion de 10 ans de l'examen du bac pour les candidats libres et de 3 à 5 ans pour les scolarisés sont prononcées dans le cadre des textes régissant les examens. Le traitement de ces cas de tricherie a été fait sur la base des PV signés par les enseignants surveillants. Les chefs de centre ont également mentionné des observations durant l'examen. Les commissions de délibérations ont étudié tous ces paramètres au niveau de chaque centre d'examen. Selon le conférencier, c'est uniquement dans11 centres d'examen sur 1928, situés dans six wilayas, que les cas ont été enregistrés, en refusant de dévoiler les régions concernées. Les cas de tricherie ont toujours existé, rappelle le directeur de l'ONEC. «435 cas étaient enregistrés en 2012. Ils ont été aussi sanctionnés. Mais il s'agissait de cas isolés», selon M. Salhi. Cependant, les candidats sanctionnés ont la possibilité d'introduire une demande de révision de la décision. «Cette demande doit être formulée par l'établissement de l'élève et la direction de l'éducation en vue d'une révision ou d'une confirmation de la décision», explique-t-il. Des centaines d'élèves sanctionnés ont occupé l'espace public autour des directions de l'éducation. A Alger, des candidats criaient à l'injustice. Au niveau de la place Audin (Alger), après avoir été chassés de la direction de l'éducation d'Alger-Centre, des dizaines de candidats ont entravé la circulation au niveau du boulevard Mohammed V. Une intervention de la police a dispersé ces élèves. Selon des jeunes interrogés, «il y a eu injustice dans le traitement des cas. C'est de la hogra, puisqu'il y a eu des tricheurs qui ont échappé à la sentence de l'ONEC». Des têtes doivent tomber ! Des élèves du lycée Okba Ibn Nafaâ de Bab El Oued estiment qu'ils ont fait l'objet d'une «sanction collective, puisque tout le centre d'examen a été pénalisé». Une élève du même établissement affirme qu'elle a été désignée comme «A triché», alors que ce n'est pas le cas. «Sur quelle base l'ONEC a-t-il sanctionné des élèves innocents ?», s'interroge la mère d'un élève présent sur place. Les associations des parents d'élèves demandent des mesures «à la hauteur du scandale». «Des élèves ont été sanctionnés et certains d'entre eux sont écartés pour 10 ans du système éducatif, avec des procédés sur lesquels il y a beaucoup à dire. Ce n'est pas suffisant, des responsables du secteur doivent également être sanctionnés», estime M. Benzina, président de l'Union des associations des parents d'élèves d'Alger-Est. Et d'ajouter que le ministre doit prendre des sanctions contre les responsables organisateurs de cette session. «Depuis des années, des scandales entachent le bac sans qu'il y ait de sanctions. L'an dernier, c'était les sciences islamiques, cette année, c'est la philo. Il y a un sentiment d'impunité concernant les insuffisances relevées. Les élèves ne doivent pas être les seuls à payer les pots cassés», résume-t-il.