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Affaire de l’arbitrage: c’est Sarkozy qui est visé, selon Tapie

Bernard Tapie, mis en examen pour “escroquerie en bande organisée”, a jugé lundi que c’était l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy qui était “dans les faits” visé par l’enquête sur l’arbitrage en sa faveur dans son litige avec le Lyonnais.

“On a essayé de l’accrocher. C’est lui qu’on visait dans les faits”, a affirmé sur France 2 M. Tapie.

Qui a pris la décision de recourir à l’arbitrage? “Mme Lagarde”, ministre de l’Economie de l’époque, rétorque Bernard Tapie.

Quant à Nicolas Sarkozy, il n’est certes “pas pensable, aucunement, qu’il n’ait pas donné son feu vert”, “mais entre donner son feu vert et donner son accord donc, ou être à la manoeuvre…”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur ses visites à l’Elysée à l’époque, M. Tapie a démenti qu’elles aient eu l’arbitrage pour objet, affirmant n’en avoir “jamais” parlé à M. Sarkozy. “Moi, M. Sarkozy, je peux le voir 30 fois, pas une fois je vais lui parler de l’arbitrage”, a lancé M. Tapie, se targuant par ailleurs de son amitié avec l’actuelle garde des Sceaux Christiane Taubira.

Il a toutefois concédé avoir pu aborder le sujet avec les conseillers de l’ex-chef de l’Etat, à leur demande. L’enquête a notamment montré que le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, était intervenu dans le dossier. Cet ancien ministre de l’Intérieur devrait être rapidement entendu par les enquêteurs.

Les juges d’instruction soupçonnent l’arbitrage, grâce auquel M. Tapie s’était vu octroyer 403 millions d’euros pour solder le litige sur la vente d’Adidas, d’avoir été truqué au profit de l’homme d’affaires de 70 ans.

Ils ont mis en examen cinq personnes dans ce qu’ils interprètent comme une “escroquerie en bande organisée”.

“Complot”

Outre Bernard Tapie et son avocat Maurice Lantourne, sont poursuivis un des trois arbitres ayant rendu la sentence, Pierre Estoup, l’ex-président du Consortium de réalisations (CDR, organisme sous tutelle de l’Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy.

La patronne du Fonds monétaire international (FMI) avait échappé fin mai à une mise en examen, en sortant avec le statut de témoin assisté de son audition par le Cour de justice de la République (CJR).

L’homme d’affaires a soutenu ne pas connaître l’un des arbitres, Pierre Estoup, le premier des cinq à avoir été mis en examen pour escroquerie en bande organisée.

Il en a voulu pour preuve le fait d’avoir fait une faute dans une dédicace d’un de ses livres en 1998, en l’adressant à M. “Estoupe”. “Il y a 14 ou 15 ans, je ne savais pas qui c’était Estoup” , a dit M. Tapie, qui explique cette dédicace par le fait qu’à l’époque, en prise avec la justice, il avait appris que le magistrat l’avait défendu “dans un environnement qui (lui) était hostile”.

Pour l’homme d’affaires, l’enquête se résume à un “complot” le visant et “il n’y a rien” dans le dossier.

“Tellement je suis certain qu’il n’y a pas eu de magouille, j’ai proposé l’ensemble des actions de toutes les holdings en garantie avec caution et des holdings et de moi-même”, a encore dit M. Tapie, qui avait promis d’annuler l’arbitrage si l’enquête révélait “la moindre entourloupe”.

Si Bernard Tapie a jugé “excessivement rare” la durée de 96 heures de garde à vue qu’il a subie, il a estimé qu’elle avait été “moins difficile à vivre” que l’”acharnement” médiatique dont il se dit victime.

 

LNT

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