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Un Malien recevant sa carte d'électeur, Senou, juin 2013 / Reuters
Un Malien recevant sa carte d'électeur, Senou, juin 2013 / Reuters

Mali: une présidentielle dominée par les mastodontes

36 aspirants présidents et 28 candidatures retenues par la Cour constitutionnelle malienne. La liste pléthorique des candidats au prochain scrutin n'est pas forcément une bonne chose pour la démocratie.

Mise à jour du 03/07/2013: le 2 juillet 2013, la Cour constitutionnelle malienne publie la liste définitive des candidats à l'élection présidentielle du 28 juillet, rapporte BBC Afrique. Ils seront finalement 28 concurrents à s'affronter lors de la campagne électorale qui débutera le 7 juillet. L'une des deux femmes en lice, Aminata Dialllo Sidibé, a vu sa candidature rejetée ainsi que sept autres aspirants présidents pour non paiement de la caution de 10 millions de francs ou pour défaut de parrainage.

Ils sont pour le moment trente-six. Trente-six candidats potentiels à l’élection présidentielle malienne, qui se déroulera le 28 juillet. La Cour constitutionnelle doit vérifier et valider une à une toutes les candidatures, et donc en écarter certaines. N’en demeure pas moins que trente-six candidats pour Koulouba (le palais présidentiel), c’est un nombre considérable. Et que, côté nouvelles têtes, on aurait pu mieux faire!

Les anciens ministres

Parmi ces trente-six prétendants, se trouvent quelques figures politiques bien connues, comme celle de l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra. On se souvient que ce dernier avait été remercié et forcé de démissionner sous la pression de la junte militaire, en décembre 2012, en plein milieu de la crise malienne. L’homme, citoyen américain et président de Microsoft Afrique (s’il vous plaît), espère certainement redorer son image écornée à l’occasion de sa mauvaise gestion de la crise.

Dans le peloton de tête, on retrouve de la même manière plusieurs «gros» candidats, habitués de longue date à la vie politique malienne. De quoi laisser sceptiques les partisans d’un changement profond, qui auraient souhaité que la crise du nord permette au Mali de repartir d’un meilleur pied.

D’autres anciens ministres, comme Ibrahima Boubacar Keïta (surnommé IBK par les foules), Modibo Sidibé (Premier ministre de 2007 à 2011, fidèle d’Amadou Toumani Touré), ou Tiébilé Dramé (ancien activiste étudiant, pionnier de la démocratie malienne) se présenteront ainsi vraisemblablement à la présidentielle.

Ajoutons à cela la candidature sulfureuse du docteur Oumar Mariko, qui fut lui aussi l’un des pionniers de la démocratie malienne dans les années 90, et qui sera une nouvelle fois le candidat de l’extrême gauche souverainiste malienne.

Les nouvelles têtes

Si ces têtes d’affiche cristallisent à elles seules bon nombre de débats, quelques nouvelles figures font leur apparition dans la course à la présidentielle. Même si elles ne semblent pas favorites, certaines semblent bien parties pour faire parler d’elles dans les années à venir.

C’est notamment le cas de Dramane Salif Dembélé, âgé de 46 ans. Investi par l’Adéma, la principale force politique au Mali, le candidat autoproclamé de la jeunesse pourrait bien revendiquer à court ou moyen terme la présidence du pays.

Notons aussi la présence de deux (et non pas une finalement, comme nous l’exposions précédemment) candidates féminines parmi les prétendants à Koulouba. Sidibé Aminata Diallo et Aïssata Cissé tenteront, elles-aussi, de faire valoir leurs positions au nom des femmes du Mali.

Trente-six, c'est trop?

La Cour constitutionnelle malienne doit décider, dans les prochains jours, quelles seront les candidatures validées pour le scrutin du 28 juillet. Pour être recevables, celles-ci doivent impérativement remplir plusieurs critères.

Chaque candidat doit pouvoir verser une caution de millions de francs CFA ( environ 15 300 euros), et obtenir le parrainage de dix députés maliens ou cinq élus communaux. Sans cela, inutile d’espérer se présenter!

Si ces mesures devraient écarter de facto certaines candidatures, le nombre de prétendants reste aujourd’hui très élevé. Une conséquence, sans doute, de l’engouement suscité par la libération du nord, et le profond désir des Maliens de tourner la page de la gouvernance d’ATT. En 2007, seuls huit candidats avaient finalement pu rivaliser. Combien seront-ils cette année?

Ambroise Védrines

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Ambroise Védrines

Ambroise Védrines est journaliste à SlateAfrique et rédacteur du blog Le Maligraphe.

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