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La Samir devient producteur et distributeur

 

Créée en 2011 avec un capital de 10 millions de DH, la Société Anonyme Marocaine de l'Industrie du Raffinage  a dévoilé le vendredi 28 juin 2013 le concept Station-service SAMIR et sa nouvelle gamme Samir Lubrifiants. Le réseau sera géré par sa nouvelle filiale spécialisée, la Société de Distribution de Carburants et Combustibles (SDCC) : « Notre ambition est d'être le catalyseur d'une évolution collective au sein du secteur de l'énergie et d'anticiper les attentes des institutions, entreprises et particuliers, en proposant toujours les dernières innovations qui apportent une réelle valeur ajoutée au consommateur» explique Youssef Ouhilal, directeur général de la SDCC.

Pour rappel, une première expérience avait été tentée en 2000 avec SOMEPI. Elle avait duré 4 ans, mais cette fois-ci le raffineur revient à la charge avec ses propres moyens.

«Le lancement des activités de la SDCC constitue un évènement majeur dans le paysage pétrolier marocain», annonce le directeur général de la Samir.

Ainsi, la charte des stations et le business plan 2013-2020 ont été validés en mars dernier par l'administration de la Samir.  La Société de distribution de carburants et combustibles est dans l'obligation de  constituer un réseau de  trente stations-services d'ici trois ans. Afin de les mettre en place, la Samir a déjà mis à la disposition de la SDCC six terrains pour la construction de stations détenues en propre. Les travaux des stations-services devraient être terminés d'ici la fin de l'année.

Pour réussir ce projet, un budget de 150 MDH a été alloué. Cette enveloppe devrait permettre à la SDCC d'atteindre rapidement ses objectifs.

« Sur cinq ans, la Samir envisage d'investir entre 600 MDH et 1 MMDH dans ce projet, qui prévoit la mise en place de 150 à 200 stations-services d'ici 2017 », annonce le directeur général de la SAMIR, Jamal Ba-Amer.

L'entrée sur ce marché d'un fournisseur qui se lance dans la distribution risque d'exacerber la concurrence. Selon les statistiques du ministère de l'énergie et des mines, plus de 22% de l'essence  et 12,3% du fuel et du gasoil sont importés.

Le raffineur national a donc anticipé en lançant une stratégie offensive. La filiale SDCC va permettre à sa maison mère de s'intégrer en aval et de sécuriser davantage ses ventes, eu égard à l'augmentation des capacités de production.

Dans un autre registre, la SDCC annonce à partir du 1er juillet 2013  le démarrage de la commercialisation de sa nouvelle gamme de lubrifiants, couvrant les huiles moteurs, les huiles industrielles et les graisses. Cette huile est destinée à la fois à l'export et au marché local. «  L'unité de production de ces huiles finies et l'unique site de production au Maroc, totalement intégrés à la chaîne de production des huiles de base "SAMIR", assurent ainsi une sécurité d'approvisionnement totale et une traçabilité sans faille du processus de fabrication», précise Youssef Ouhilal.

Au-delà de ces activités stratégiques destinées au marché national, la SDCC ambitionne de devenir un acteur important dans le développement des exportations de produits pétroliers marocains sur des marchés africains promoteurs.

Notons que le marché dispose de plus de 2346 stations-services : Afriquia en dispose de 465  et Total Maroc de 318. Selon ces statistiques, ces opérateurs ne risquent pas de perdre gros, au vu de la taille du marché, mais les stations-services de la SDCC offriront des produits et services de qualité supérieure, et des stations de nouvelle génération inscrites dans une logique de développement durable. Grâce à cet investissement, l'unique  raffineur du Royaume  cherche à percer via le développement de son propre réseau afin de combler la baisse de sa part de marché.

FZR

La Nouvelle Tribune

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