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Le réveil de la société civile algérienne en exergue

L'actualité maghrébine, plus particulièrement algérienne et franco-algérienne, s'invite au 4e Forum international des collectivités locales organisé les 1er et 2 juillet  par Cités unies France (association des pouvoirs locaux de France engagés dans la coopération internationale) au Palais des congrès de la Porte Maillot (Paris) avec une conférence-débat intitulée «Algérie : la société civile face au pouvoir politique». Paris. De notre correspondante Les orateurs de la conférence-débat - l'historien Benjamin Stora et le directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, et son modérateur, Georges Morin, président du groupe-pays Algérie de Cités unies France - auront à répondre à un certain nombre de questions parmi lesquelles celles visant à mieux comprendre les raisons pour lesquelles l'Algérie semble avoir échappé à la vague des «printemps arabes». «L'Algérie est un Etat qui compte en Méditerranée occidentale. Elle compte par sa géographie, son histoire, ses richesses naturelles et humaines. Beaucoup d'observateurs sont donc amenés à s'interroger : la tempête a renversé les régimes libyen et tunisien, elle a ébranlé le trône marocain. Pourquoi a-t-elle épargné le régime algérien ?» Mais aussi d'analyser le réveil de la société civile algérienne dans un contexte politique dégradé et son engagement de terrain, au plus proche des préoccupations des citoyens. Et aussi de s'interroger sur la capacité des pouvoirs publics algériens, non seulement à ne pas mener de combat d'arrière-garde contre ce mouvement, mais à en favoriser l'essor, précisent les organisateurs de cette conférence-débat qui aura lieu demain de 14h à 15h30, au Palais des congrès de Paris. Et ces derniers de rappeler qu'«après 30 ans de parti unique, trois ans d'espoir démocratique, sept ans de terreur et 14 ans de mandat de Abdelaziz Bouteflika, c'est un scepticisme généralisé qui marque les relations des Algériens avec le régime, bien sûr, mais aussi l'ensemble de la classe politique et les collectivités locales». Et de souligner que ce phénomène de coupure entres les «élites» et la population, l'Europe le connaît aussi : «Abstention croissante aux élections, montée des populismes, image dégradée des élus que les affaires de corruption aggravent en permanence»... Toutefois, «l'Algérie y est confrontée de manière plus vive encore et aucune idéologie politique ne fait plus rêver les Algériens. Après avoir pensé d'abord  à «sauver sa peau» durant les années noires, chacun est plutôt tenté de consacrer, aujourd'hui, son énergie à sa survie économique et sociale et à celle de sa famille. Cela devrait entraîner un individualisme forcené... Pourtant, beaucoup d'Algériens n'ont pas renoncé à l'engagement collectif, que ce soit à travers la culture (la création culturelle est tout à fait remarquable) et la vie associative, souvent mêlées d'ailleurs : on se bat pour son quartier, son environnement, son dispensaire, pour les enfants malades, pour un cybercafé, pour un cinéclub ou pour un théâtre». Le mouvement associatif, un «facteur d'innovation» Aussi le mouvement associatif est devenu un «facteur d'innovation». «Il s'adapte rapidement à la demande sociale car l'association agit au plus près des soucis quotidiens des citoyens et son action précède souvent celle des pouvoirs publics. Cette dynamisation de la société civile incite actuellement plusieurs secteurs de l'Etat, non seulement à reconnaître les associations comme des acteurs-clés dans la gestion et la mise en ½uvre des besoins locaux, mais aussi à s'intéresser à la formation des cadres et dirigeants associatifs dans le domaine de la gestion de projets.» Mais de tempérer toutefois par cette observation, non dénuée d'inquiétude sur le devenir de la dynamique impulsée par la société civile qui «s'est mise en mouvement»... «Très investie dans le champ social» qui «semble devenir le corps intermédiaire entre les pouvoirs publics et la population», «risque néanmoins d'être fragilisée par la dernière réforme de la loi des associations qui semble vouloir davantage encadrer les associations». Et de préciser qu'à l'approche des élections locales de novembre 2013 et, surtout, de l'élection présidentielle d'avril 2014, «le véritable enjeu, aujourd'hui, est la question de la complémentarité entre les associations et les pouvoirs publics sur des questions sociales telles que l'emploi des jeunes, le logement, l'environnement... des champs activement investis par la société civile». «Les pouvoirs publics algériens auront donc le choix entre la consultation et la concertation avec les associations ou une volonté stérile et contre-productive de contrôle et de mainmise sur leurs activités. On est en droit d'espérer que l'intérêt profond du pays l'emportera, à travers une complémentarité qui s'impose peu à peu, car elle est l'un des meilleurs remèdes à la crise profonde que traverse le pays.» Les conférenciers auront, pour les écouter, voire débattre avec eux, un auditoire composé de maires - à l'instar de ceux de Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Paris, du wali d'Alger, du gouverneur de Tunis ou du maire de Rabat et aussi de Montréal, de Rio, d'Istanbul ou de Pékin - de présidents de département, de région et autres élus locaux, de parlementaires, de membres de cabinets ministériels (Affaires étrangères, Coopération, Francophonie, etc.), de journalistes et de spécialistes des questions de coopération décentralisée internationale.

El Watan

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