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Répression : Des militants empêchés de se recueillir sur la tombe de Boudiaf
L’étau se resserre sur Alger. La liberté d’y circuler, d’occuper l’espace publique devient un luxe qui se paie. Parfois par des heures d’interrogatoires dans les commissariats, d’intimidations et d’humiliations dans la rue. Même les cimetières sont désormais sous contrôle. Plusieurs militants ont été embarqués par la Police ce samedi 29 juin à Alger alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre au cimetière d’El Alia pour un rassemblement sur la tombe du défunt Président Mohamed Boudiaf, assassiné il y a 21 ans, jour pour jour. Des militants des droits de l’homme décrètent l’Etat d’urgence. Il faut s’indigner.
Pas de rassemblements sur la tombe de Boudiaf
Dans un communiqué qui vient d’être rendu publique, le Mouvement démocratique et social (MDS), parti d’opposition condamne :
« Le coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS), le coordinateur et le porte-parole de l'organisation des gardes-communaux et plusieurs de ses membres ont été interpellés à leur sortie du siège du MDS encerclé par un dispositif policier exceptionnel. Qu'avaient-ils donc fait pour être ainsi pris, sans ménagements, et maintenus isolés les uns des autres dans différents commissariats de police ? Ils se rendaient à El Alia pour commémorer l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Le cimetière était lui-même l'objet d'un encerclement spectaculaire pour empêcher le rassemblement des citoyens et des militants des différentes organisations de la société civile qui avaient appelé à se recueillir à la mémoire du défunt Président »
La police politique contre la démocratie
Par la voix de son secrétaire général, Yacine Teguia, le MDS s'élève vivement « contre ces pratiques arbitraires d'une police politique qui s'abat sur toute activité démocratique, venant démentir toutes les proclamations sur la volonté de réforme de l'Etat ». Il accuse et condamne.
« Une nouvelle fois Tayeb El Watani était ravi aux citoyennes et citoyens de son pays. Qui plus est au moment où l'Algérie célèbre le 50ème anniversaire de l'indépendance ».
Le Premier ministre Sellal, coupable!
« En l'absence de Bouteflika et en donnant l'ordre de réprimer cette commémoration, le chef du gouvernement et le Ministre de l'intérieur se conduisent en féroces gardiens du système. Si Boudiaf a été assassiné parce qu'il représentait un potentiel de rupture avec l'intégrisme et le système rentier, il s'agit pour le pouvoir de contrarier, aujourd'hui, tous ceux qui contestent son compromis avec l'islamisme assassin et sa politique d'impunité. Mais pas plus que la politique la confiscation de la victoire sur l'islamisme n'a démobilisé la société, la répression n'arrêtera la marche des algériennes et des algériens sur la voie de la démocratie et du progrès».
Fella Bouredji
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