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Al-Qaïda est déjà implantée en Tunisie, et sa présence y est devenue une réalité

Le journal en ligne magharebia.com ,proche de l’agence des renseignements  américains ( CIA ) a publié le 28 juin courant l’entretien avec  Bassel Torjeman spécialiste tunisois du terrorisme et des groupes salafistes au Maghreb, pour en apprendre plus sur la crise qui couve dans notre pays  .

Nous avons repris la première partie de cette interview pour nos lecteurs avec un renvoie sur la source en bas de page pour terminer la lecture

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Le terrorisme est un phénomène nouveau en Tunisie. Après l’assassinat d’un important leader politique, la découverte de caches d’armes dans le désert, la mise en place de camps par les extrémistes armés dans les régions forestières reculées et des explosions de bombes artisanales tuant et mutilant des soldats tunisiens, beaucoup se demandent si al-Qaida a trouvé un nouveau refuge dans un pays autrefois pacifique.

Magharebia : Qui finance ces groupes terroristes en Tunisie et dans le Grand Maghreb ?

Bassel Torjeman : L’une des questions délicates qui préoccupent les pays dans lesquels le terrorisme s’est répandu... concerne précisément ces sources de financement, notamment au vu des mécanismes qui ont été mis en place au niveau international pour empêcher l’argent de parvenir à ces groupes. Bien que de nombreuses années se soient écoulées depuis la mise en place de ces restrictions internationales, l’argent afflue encore, en immenses quantités, vers les groupes terroristes dans le monde entier.

Quant au Maghreb, et à la Tunisie en particulier, où ces groupes terroristes et salafistes jihadistes se procurent-ils leur argent ?

Un simple calcul permet de voir que le coût du déplacement des membres d’Ansar al-Sharia venus de différentes régions de Tunisie, la location de bus pour se rendre à leur congrès à Kairouan, et d’autres frais d’organisation de ce rassemblement (auquel cinquante mille d’entre eux étaient attendus) représentent plus d’un million de dinars tunisiens (464 391 euros). Une somme très importante pour n’importe quel parti ou groupe souhaitant organiser un congrès.

Les sources de financement sont variées. Celui-ci se fait dans les mosquées et dans les rues, par des ventes de livres et des dons non contrôlés, dont les agences de l’Etat ont certes connaissance, mais sur lesquelles elles ferment les yeux, bien que ces activités soient illicites.

Un autre moyen consiste à transférer de l’argent d’un pays à un autre, en utilisant des moyens frauduleux. S’y ajoutent la zakat et les aumônes, qui sont considérées comme la première source de financement des groupes terroristes. Il est difficile d’en savoir les montants, de connaître les sources ou de savoir où ces sommes sont dépensées...

Si nous voulons parler de manière plus sérieuse, selon les sources du ministère tunisien de l’Intérieur, le nombre de Tunisiens ayant rejoint le groupe terroriste Jabhat al-Nusra pour aller combattre en Syrie est de huit cents.

Ce chiffre est très différent des chiffres indiqués par les médias, notamment au vu de l’augmentation du nombre de prisonniers détenus par le régime syrien et le nombre de Tunisiens tués, qui dépasse largement la centaine.

Le transport de centaines de combattants par avion et la remise d’argent de poche jusqu’à ce qu’ils aient atteint les points de rassemblement situés le long de la frontière turco-syrienne nécessitent des centaines de milliers de dinars.

Je ne pense pas que cet argent vienne de dons et de subventions en espèces.

Sans exagération, l’argent nécessaire au transport de ces personnes est estimé à des millions de dinars. Une telle somme ne peut provenir de dons et de trafics...

Les groupes terroristes bénéficient d’un argent facile : ils n’ont pas besoin de déployer de grands efforts pour l’obtenir. Cela montre qu’ils disposent de sources de revenus fixes et garanties...

Mettre à jour les sources de financement des groupes terroristes et tarir ces sources ne peut être fait par un seul pays. Cela nécessite un effort international sincère pour en garantir le succès, et exige un suivi permanent pour empêcher que cet argent ne tombe entre les mains de ces groupes.

Les efforts de la Tunisie destinés à contrôler les sources de financement de ces groupes sont manifestement insuffisants et ont besoin d’une décision politique qui ne semble pas venir.

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