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FILSAH : Le fil est-il toujours sale ?

Ça bouge à la Filature du Sahel. Sous le feu des projecteurs suite à une grève de la faim entamé par un de ses employés courant mars 2013, la société bobolaise est depuis lors, retournée à ce qu'elle sait faire de mieux : La valorisation du coton. Toutefois, entre les délégués du personnel et l'administration, le calumet de la paix tendu par les médiateurs tarde à être fumé. Ce qui ne présage pas d'un climat de sérénité.

Surtout à l'approche de l'élection pour le renouvellement du mandat des délégués du personnel, prévue pour le 03 juillet 2013.

Seydou Ouedraogo, secrétaire général des délégués du personnel de la FILSAH est surtout connu pour être celui qui s'est fait remarquer par une grève de la faim qui tenu le pays en émoi.

Douze jours durant, il avait porté à lui seul la cause de centaines de personnes en se privant de nourriture. Suite à d'intenses tractations pilotées par le gouvernorat des Hauts-Bassins, le camp des délégués avait mis fin à la grève de la faim.

Avec le secret espoir que l'isolement du gréviste dans son poste de travail, les pressions injustifiées envers les délégués du personnel, l'absence de grille salariale à la Filsah ne seraient plus que de mauvais souvenirs.

Plus de deux mois après l'arrêt de la grève, on peut dire que les lignes sont en train de bouger à la Filsah. Entre autres, il y a la démission en cours du directeur industriel Jean Luc Kima, la réintégration de Dieudonnée Ido, licencié suite à son refus de travailler un jour férié et l'apparition soudaine d'un autre syndicat.

En prélude aux renouvellements des structures du personnel, l'administration et les délégués affiliés à la Confédération générale des travailleurs du Burkina mèneraient un combat de titans.

Le médiateur Kima en partance

Il serait le seul ingénieur de formation à la Filsah. Après maintes tentatives de démission, Luc Kima, c'est de lui qu'il s'agit et par ailleurs directeur industriel de la Filsah a fini par déposer un préavis de démission depuis quelques jours.

De sa courte et amère expérience avec les hommes de presse, il dit retenir une chose « parler à la bonne personne et au temps opportun ». Pour l'instant, il se réserve le droit de ne pas parler, en attendant le temps opportun.

Qu'à cela ne tienne, son départ annoncé inquiète. Des échanges avec des travailleurs ont révélé la forte implication de Jean Luc Kima dans les processus de médiations à la Filsah. Ecouté, il serait le favori des délégués du personnel dans les processus de négociation.

Des dizaines de procès verbaux des réunions entre les délégués du personnel et l'administration témoignent de son implication dans les tentatives de résolution des divergences.

« Suite à son échec de faire de Jean Luc Kima son élément dans les processus de négociations, Abdoulaye Nabolé, le DG, a progressivement pris ses distances avec le directeur industriel », selon un travailleur.

Ce qui sera paradoxalement un coup dur pour l'administration et pour les travailleurs. Très réservé, Jean Luc Kima que nous avons pu joindre au téléphone a confirmé sa volonté de démissionner de la Filsah.

« Il y a une différence entre recevoir et discuter »

Du côté de la médiation, ou l'on retrouve le gouvernorat de la région des Hauts-Bassins et la direction régionale du ministère des Droits humains et de la Promotion Civique, une source anonyme a résumé les difficultés de la Filsah en ces termes : « Le problème de la Filsah c'est qu'on refuse de se parler. On a d'une part, des travailleurs qui ont des revendications plus ou moins légitimes et d'autre part, une administration qui a du mal à expliquer pourquoi elle n'arrive pas à satisfaire certaines revendications ».

Rencontré quelques semaines au préalable, le DG Abdoulaye Nabolé, dit prendre de la hauteur par rapport aux évènements.

Vieux routier de la lutte pour la valorisation du coton, son souci majeur semble être la viabilité de la Filsah à longue terme. A l'écouter, les cas individuels ne sauraient être des priorités pour un chef d'entreprise.

Tout comme Jean Luc Kima, il dit attendre également le moment opportun pour se prononcer sur des questions relatives à la Filsah. Mais, Abdoulaye Nabolé dit être ouvert au dialogue et déplore le fait que certains de ses travailleurs préfèrent discuter des problèmes de la Filsah en dehors de la Filsah.

Informé des prédispositions affichées de son patron au dialogue, le secrétaire général des délégués du personnel, comme bien d'autres travailleurs estimer cependant qu'il y a « une différence entre recevoir et discuter ».

Nabolé peut se vanter d'être un homme de dialogue mais avec lui, les refrains sont connus estiment ces mêmes sources.

Pour saboter les échanges il userait toujours du faible niveau supposé des travailleurs pour ne pas discuter des questions importantes. « Dès que l'occasion se présente, monsieur Nabolé nous dit qu'il faut des années d'études pour comprendre certaines choses. Mais nous ne sommes pas des animaux, s'il y a des difficultés qu'on nous explique clairement. Sinon en tant que travailleurs il est difficile de comprendre qu'on investisse des milliards dans des machines pendant que ceux qui sont chargés de les conduire sont dans des situations précaires. », estime Seydou Ouédraogo.

La Filsah, c'est l'un des sujets favoris de la centrale générale des travailleurs du Burkina Faso, sectioon des Hauts-Bassins.

Au cours de la fête du 1er mai 2013, fête internationale du travail, le patronat à la Nabolé avait du reste été dénoncé, et de façon véhémente.

Ousséni BANCE

Lefaso.net

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