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L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel Romano Prodi a appelé mercredi le Conseil de sécurité à « ne pas oublier le Sahel » sous peine de voir surgir dans cette région d’autres crises semblables à celle du Mali.
« N’oubliez pas le Sahel si vous ne voulez pas avoir d’autres Malis », a lancé M. Prodi aux ambassadeurs des 15 pays membres réunis pour des consultations sur ce dossier. Il a aussi « appelé la communauté internationale à se montrer aussi généreuse pour le Sahel qu’elle l’a été envers le Mali ».
« La situation au Mali est symptomatique de ce qui arrivera dans d’autres parties du Sahel si une réponse rapide n’est pas donnée aux défis qu’affronte la région », a-t-il expliqué. Inversement, « le succès ou l’échec au Mali aura un impact sur l’ensemble du Sahel ».
M. Prodi présentait au Conseil un rapport sur une « stratégie intégrée » pour le Sahel qui se concentrera sur « les cinq pays les plus nécessiteux » (Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad). Avec le déploiement à partir de lundi prochain de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Mali(Minusma), l’accent sera mis davantage sur les quatre autres pays, a-t-il précisé.
A l’issue des consultations à huis clos, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil en juin, a indiqué que la stratégie avait été « accueillie de manière largement favorable ».
« La clé du succès, a-t-il ajouté, réside dans son application, qui nécessitera la coopération de l’ensemble du système onusien et le soutien des institutions financières internationales ».
M. Prodi a préconisé la création d’un Fonds pour l’action au Sahel qui pourrait être co-géré par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale: « Les donateurs seront libres de choisir leur type d’assistance et les populations du Sahel sauront d’où vient l’aide ». Il a aussi proposé la création d’un Institut de recherche sur le Sahel.