mis à jour le

L'eldorado des Algériens, ce n'est plus la France, mais la Turquie
Les bonnes relations entre Alger et Ankara expliquent ce changement.
«Les jeunes d'Algérie ne me parlent plus de Marseille, mais d’Istanbul.»
A l’occasion de l’inauguration de la Villa Méditerranée à Marseille, l’hebdomadaire franco-turc Zaman a rencontré le cinéaste Bruno Ulmer, organisateur d’une exposition sur le thème de la mobilité. Au cœur du projet, un parcours permanent intitulé «Plus loin que l’horizon», qui met à l’honneur les relations entre Istanbul et Alger.
Pour Bruno Ulmer, «en Algérie aujourd'hui, la Turquie fait plus rêver que la France». Les jeunes Algérois voient de plus de plus de marchands turcs s’installer dans la capitale, ils s’imprègnent de leur culture et de leur langue…
Economie et politique
Les deux pays ont déjà bâti une relation économique forte, avec des échanges commerciaux qui s’élèvent à 4,5 milliards de dollars, d’après RFI. La Turquie est le huitième client de l’Algérie et son septième fournisseur, a rappelé le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d’une visite au Parlement d’Alger le 4 juin 2013.
C’est notamment dans le domaine énergétique que se nouent les partenariats les plus importants, Erdogan a annoncé la prolongation pour dix ans d’un accord d’achat de gaz naturel entre les deux pays.
Les transactions commerciales entre les deux pays se sont intensifiées depuis qu’ils ont signé un traité d'amitié et de coopération bilatérale en mai 2006. A présent, Erdogan souhaite acter ce rapprochement politique en supprimant les visas d’entrée pour les Algériens désirant se rendre en Turquie, précise RFI.
En marge de la visite du Premier ministre, d’autres relations commerciales se sont formées autour d’un forum d’affaires algéro-turc, réunissant plus de 200 entrepreneurs turcs et leurs homologues algériens sur des secteurs comme le BTP, le textile, l'agroalimentaire, l'automobile et la chimie.
Alger compte sur l’aide d’Ankara notamment pour relancer l’industrie sidérurgique et celle du textile. Pour la Turquie, l’Algérie représente un grand potentiel d’investissement, mais c’est surtout le point de départ pour que la Turquie puisse asseoir des partenariats avec toute l’Afrique.