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« Ta7siin Athaoura » rejeté par la coalition l’Union Pour la Tunisie
Les dirigeants des partis formant la coalition politique l’Union pour la Tunisie (UPT) ont réaffirmé leur rejet catégorique du projet de loi relatif à l’immunisation de la révolution appelé « Ta7siin Athaoura ». « Ce projet de loi qui sera bientôt présenté à l’Assemblée nationale constituante est anti-démocratique », a lancé Béji Caïd Essebsi ancien premier ministre et président du mouvement Nidaa ,lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Tunis. Il est ainsi considéré comme une sorte de déchéance forcée de la nationalité Tunisienne pour un grand nombre de Tunisiens et de Tunisiennes, a-t-il martelé.
B.C.Essebsi a estimé que ce projet de loi « ne peut pas servir l’intérêt du pays qui est au-dessus des personnes et des partis et ne répond pas aux objectifs de la révolution et des revendications des jeunes qui l’ont initié, loin de toute idéologie politique ou religieuse ». « Le gouvernement provisoire dominé par Ennahdha et l’ANC ont failli à leur engagement politique quant à l’élaboration d’une Constitution au bout d’un année et l’organisation des élections pour mettre fin au processus de transition », a regretté Caid Essebsi, critiquant l’absence d’une volonté politique et des moyens logistiques nécessaires dont la création d’une instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Ce projet est une punition de masse qui vise à exclure de la vie politique environ 60 milles tunisiens de la vie politique .Nous considérons que ce projet va déchirer le pays a-t-il ajouté .
Trois pays seulement ont adopté un projet similaire et exercé l’exclusion politique, a-t-il fait valoir, citant en exemple l’Allemagne nazie, l’Afrique du Sud et Israël auxquels s’ajoute un quatrième Etat : la Tunisie.
Ahmed Najib Chebbi , président du bureau politique du parti Al Joumhouri), a fait part de son refus de ce projet de loi qui, selon lui, cible principalement Béji Caid Essebsi.
De son côté, le porte-parole de la Voie démocratique et sociale (Al Massar) Samir Taïeb a évoqué les difficultés concrètes d’application de ce projet de loi, soulignant la détermination à user de tous les moyens pour barrer la route à ce projet.
Pour Jounaidi Abdeljaouad (toujours d’Al-Massar), le projet de loi d’immunisation de la révolution a pour dessein « gagner du temps, reporter les élections, régler des comptes et entraver le processus démocratique ».
.Le secrétaire général du parti du travail patriotique et démocratique Abderrazek Hammami a estimé que ce projet de loi est « sans fondement » et consacre l’exclusion dans la mesure où il constitue une atteinte à la liberté de choisir à travers les urnes, précisant que la reddition de comptes doit se faire dans le cadre de la justice transitionnelle.
Le chef du parti socialiste Mohamed Kilani a jugé que l’exclusion ne peut servir l’intérêt de quiconque y compris le mouvement Ennahdha qui, a-t-il dit, ne cesse de s’isoler et de creuser le fossé entre lui et le peuple, rappelant que les composantes de l’Union pour la Tunisie défendent un projet de société qui consacre les fondements d’une Tunisie démocratique.
Les partis de l’UPT ont appelé à se mobiliser pour le rassemblement de protestation prévu pour samedi 29 juin devant le siège de ANC au Bardo pour dénoncer ce projet de loi de « Ta7siin Athaoura » présenté par le mouvement islamiste Ennahdha et ses satellites le CPR et WAFA.