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L'Algérie, le cyberparadis des hackers
L'Internet y est encore à l'âge de pierre. Pourtant, le pays est le repaire favori des hackers.
Selon les chiffres donnés par une experte interrogée par El Watan, Chaque année, près de 556 millions de personnes sont victimes de crimes informatiques dans le monde, soit 1.5 million de personnes par jour. Ce sont des chiffres fournis par le quotidien El Watan, qui cite une experte ayant pris part au symposium international sur la cybercriminalité tenu le 24 juin 2013, à Alger.
Cette rencontre ne s'est pas déroulée en Algérie par hasard. Pour l'association World Trade Center, ce pays est l'un de ceux dont les défaillances en matière de sécurité informatique sont les plus criantes. L'Internet est encore à l'âge de pierre en Algérie. Pourtant, de nombreux hackers y ont trouvé refuge. Ces cybercriminels visent ainsi les Etats étrangers depuis le territoire algérien.
Sollicitée par El Watan, l’avocate Hind Benmiloud va jusqu’à considérer l’Algérie comme un «cyberparadis pour les hackers». En 2009, l’Algérie adopte un texte pour lutter contre les infractions liées aux technologies de l'information mais l’avocate le juge «insuffisant».
Les fraudes commerciales ne sont pour l’instant pas nombreuses, car l’e-commerce n’est pas encore développé en Algérie. Ce sont donc surtout des cas de diffamation ou de fraude des personnels contre leur propre entreprise qui sont portés devant les tribunaux pour l’instant, ce qui fait dire à certaines instances que la cybercriminalité algérienne n’est qu’un «faux débat».
Ces hackers ciblent en priorité les petites et moyennes entreprises, explique El Watan. D'autres spécialistes soulignent le «manque de prise de conscience» de la part des PME, qui ne semblent pas percevoir l’ampleur de la menace informatique. Il faudrait notamment accentuer la formation pour combler ce manque.
Mais pour tous les conférenciers, la crainte la plus forte reste le cyberterrorisme. Internet apporte une véritable manne de financement aux organisations islamistes, selon maître Benmiloud, et leur permet également d’enrôler plus facilement des recrues influençables.
Mebarek Boukaba, ex-vice président de l’Association algérienne des fournisseurs de sites internet (AAFSI), propose de lutter contre ce fléau en recrutant d’anciens hackers, souligne encore El Watan. Il suggère aussi de créer un organe officiel de lutte contre la cybercriminalité qui renforcerait l’arsenal juridique de l’Algérie.
Lu sur El Watan