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Ils n'avaient pas dit que le Mariage pour tous serait interdit aux Maghrébins
Une circulaire du ministère de la Justice interdit aux ressortissants homosexuels de trois pays maghrébins de se marier en France.
C’est, peut-être, l’une des premières déceptions du Mariage pour tous. La loi votée le 23 avril 2013 ouvre le mariage à toutes personnes de même sexe en France, mais pas vraiment.
En effet, révèle le site Street Press, une circulaire du ministère français de la Justice, en date du 29 mai, interdit aux maires de célébrer des mariages entre homosexuels français et des homosexuels ressortissants de onze pays, parmi lesquels le Maroc, la Tunisie et l’Algérie (lire la circulaire en PDF).
Le site StreePress, qui détaille cette circulaire, explique que cela est dû à des accords bilatéraux entre la France et ces pays. Des accords qui stipulent que que la loi relative au mariage applicable entre un Français et un Algérien, un Tunisien ou un Marocain est celle du pays d’origine du ressortissant étranger. Sauf que, pour l’heure, la révision de ces accords n’est pas envisagée.
«Ce n’est pas à nous de leur dicter la conduite à avoir», a souligné à StreetPress le ministère français des Affaires étrangères, en charge de ces accords.
Bien évidemment, cela a provoqué une bronca dans les associations de défense des LGBT, qui dénoncent toutes une «nouvelle discrimination». L’Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour) a même parlé d’une sorte de deux poids deux mesures.
Le droit algérien, par exemple, rappelle Street Press, interdit le mariage d’une musulmane avec un homme d’une autre religion. A moins qu’il n’ y ait conversion. Or, explique l’Ardhis, il n’ y a pas toujours conversion, et ça ne choque personne.
Les associations de défense des homosexuels et l’Ardhis rencontrent des responsables du ministère des Affaires étrangères, en juillet pour évoquer ces questions, rappelle Street Press. Autant dire que le débat sur le Mariage pour tous n’est pas clos.
Lu sur Street Press