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Pour que les petits Kényans deviennent tous des geeks
L'Etat a décidé d'offrir aux élèves du primaire un ordinateur portable. Mais ça fait grincer des dents.
Réduire la fracture numérique au Kenya. C’est le défi que veut relever par le président Uhuru Kenyatta, élu en mars 2013. Selon le Christian Science Monitor, dès janvier 2014, 400.000 enfants entrant à l’école primaire recevront un ordinateur portable, d’une valeur de 350 dollars.
Critiques virulentes
A terme, le projet, partiellement soutenu par la Microsoft Corporation, prévoit de distribuer 1,3 million d’ordinateurs fonctionnant à l’énergie solaire aux étudiants, apprend-on encore. Cette mesure, qui coûte 665 millions de dollars pour ne viser que 6.000 écoles, est vivement décriée par le monde éducatif qui n’y voit qu’une manœuvre politique, rapporte le Christian Science Monitor.
Le syndicat des enseignants déplore le coût élevé de cette proposition alors qu’une demande de 500 millions de dollars pour le recrutement de 15.000 professeurs n’a pas encore été validée par le gouvernement.
Surtout, il ne répondrait pas aux besoins réels des écoles. Il y a une pénurie d’enseignants et les enfants manquent de manuels scolaires ou de bureaux. Parfois, les écoles ne disposent même pas de locaux spécifiques et les classes se tiennent sous les arbres. Dans ces conditions, obtenir des ordinateurs n’apparaît pas comme une priorité, souligne l’article.
D’autres problèmes sont soulevés par ce programme: beaucoup d’enseignants, d’élèves et de parents ne savent même pas se servir d’un ordinateur. En outre, selon le journal, les associations écologiques s’inquiètent de l’impact énergétique et de l’augmentation de déchets électroniques causés par ces machines… au point d’aller en justice.
Le gouvernement reste ferme
D’après les propos du secrétaire de cabinet de Kenyatta, Henry Rotich, cités par CS Monitor, le gouvernement tient à ce projet car il accélère la mutation vers le «e-learning» et le «e-teaching». Pour Rotich, cette mesure permettra à terme de réduire les coûts liés aux manuels scolaires et d’améliorer la communication entre l’école et le domicile.
Depuis 2003, l’école primaire est gratuite au Kenya, grâce au président Mwai Kibaki, rappelle le Christian Science Monitor. Uhuru Kenyatta entend bien laisser également sa trace dans le système éducatif, en offrant la possibilité aux enfants «d’entrer dans l’ère numérique».
Lu sur Christian Science Monitor